Crise au FN: Marion Maréchal a voté la motion contreJean-Marie Le Pen

En plein conflit ouvert au FN, la député du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen réfléchit à maintenir ou non sa candidature aux régionales en Paca. Elle avait reçu l'investiture officielle et pris la place de Jean-Marie Le Pen après ses propos polémiques.

Marion Maréchal-Le Pen ne souhaite pas "être prise en otage par Jean-Marie Le Pen". La petite fille du fondateur explique au Figaro qu'elle se retrouve "dans une situation personnelle délicate". C'est pourquoi la jeune député du Vaucluse hésite à maintenir sa candidature aux régionales en Paca. Marion Maréchal-Le Pen a donc demandé un délai de réflexion au bureau politique du FN. 

Son grand-père, suspendu par le bureau exécutif du parti, assurait un peu plus tôt sur Europe1 qu'elle avait "retiré sa candidature". La décision n'est pas encore prise, la député du Var se donne "d'ici à quelques semaines" pour réfléchir.

Officiellement, Marion Maréchal-Le Pen est DONC toujours la candidature investie par le Front national pour la présidence de la région Paca. Mais prise malgré elle dans le conflit familial qui oppose sa tante à son grand-père, elle pourrait décider de retirer sa candidature. "Elle se trouve dans une situation ingérable, tributaire des conneries de Jean-Marie Le Pen, explique un de ses proches à RTL. C'est une bombe nucléaire qui peut lui exploser dans les mains à tout moment". Marion Maréchal-Le Pen ajoute qu'elle a mis la présidente du parti au courant et qu'"elle comprend" sa décision.

La député a voté la motion contre Jean-Marie Le Pen

Jusqu'à présent, la députée du Vaucluse avait pourtant les faveurs de son grand-père. Mais lundi soir, elle a décidé de voter la motion exigeant que Jean-Marie Le Pen ne s'exprime plus au nom du FN. Une motion voulue par Marine Le Pen après les différentes sorties du patriarche et sa dernière provocation du 1er mai. Lors du discours de Marine Le Pen, le fondateur du parti s'était invité sur scène, provoquant le malaise de la présidente au pupitre. 

Mais la prise de distance avec son grand-père, Marion Maréchal Le Pen l'avait déjà amorcée le mois dernier. Restée discrète sur le conflit entre les deux ténors du parti, elle avait fini par prendre la parole après les propos de son grand-père à Rivarol. "Je regrette que le verbe de Jean-Marie Le Pen (...) soit devenu un moyen de provocation inutile", confiait-elle à Valeurs Actuelles. 

Après l'annonce de sa suspension d'adhérent du Front national, Jean-Marie Le Pen a désavoué sa fille. Celui qui, à ce jour, est toujours président d'honneur du parti se dit prêt à se battre "par tous les moyens", parle de "félonie" et ne reconnaît pas "de liens avec quelqu'un qui me trahit de manière aussi scandaleuse". Dans Le Figrao, Marion Maréchal-Le Pen analyse ses déclarations comme "des paroles d'émotions et de blessures affectives plus que des paroles de raison politique". Elle craint qu'avec ces nouveaux éclats y compris "ses plus fidèles soutiens" en viennent à souhaiter son exclusion du parti. 

Poussée en politique par son grand-père

Marion Maréchal-Le Pen, protégée de son grand-père est arrivée en politique poussée par ce dernier. C'est lui qui l'avait convaincue de se présenter dans le Vaucluse lors des législatives de 2012. Alors âgée de 22 ans elle fait partie des deux députés soutenus par le Front national à entrer à l'Assemblée. 

Marine Le Pen dit de sa nièce qu'elle est "surdouée", en 2013 elle la décrivait même "comme sa fille". Pourtant, sur la ligne politique, Marion porte un courant plus dur et plus à droite que sa tante, se rapprochant de celui de son grand-père. Le mois dernier, la jeune femme assurait au journal La Provence être "dans le FN de Marine Le Pen" tout en revendiquant "ne pas être d'accord sur tout". Elle disait également "espérer ne pas être la marionnette de l'un ni de l'autre". Dans la guerre ouverte entre les deux figures du Front national, elle a pour l'instant choisi de prendre ses distances avec le fondateur du parti. 

Carole Blanchard