"Cette semaine n'a servi à rien d'autre": Jean-Philippe Tanguy estime qu'Emmanuel Macron a voulu "gagner du temps" avec la démission de Sébastien Lecornu

Le président délégué du groupe RN à l'Assemblée nationale, Jean-Philippe Tanguy, dénonce un "double mensonge" de la part d'Emmanuel Macron ce dimanche 12 octobre sur le plateau de BFMTV.
Le "premier"? "Cette semaine n'a servi à rien d'autre que de gagner du temps", lance le député de la Somme. Pour lui, la démission du Premier ministre Sébastien Lecornu le 6 octobre dernier avant sa reconduction vendredi 10 octobre empêche les oppositions de censurer le budget avant sa date limite de dépôt, lundi 13 octobre.
"Monsieur Lecornu aurait gardé son gouvernement, on aurait pu censurer avant la date limite du dépôt, là on ne peut plus", déclare Jean-Philippe Tanguy sachant qu'il faut 48 heures avant de pouvoir voter une motion de censure après son dépôt. "On nous a retiré une prérogative très importante en perdant ce temps, en amusant la galerie".
Le député RN pense que c'est Emmanuel Macron "qui a demandé à Monsieur Lecornu de démissionner pour gagner un autre jour".
"On ne change pas un budget en un week-end"
Le "deuxième mensonge"? "Même s'il y avait eu un deuxième Premier ministre, on ne change pas un budget en un week-end", assure-t-il. "On ne peut pas changer les grandes orientations de la politique telles que les avaient décidées Emmanuel Macron et François Bayrou".
Le Premier ministre s'est engagé à ne pas utiliser l'article 49.3 pour laisser les parlementaires amender le projet de budget.
Fragilisé par la défection de LR, Sébastien Lecornu est au défi de composer dans l'urgence un gouvernement qui risque de ne durer que quelques jours mais aura pour objectif premier de déposer un projet de budget au Parlement.
En vertu de la Constitution, le Parlement doit disposer de 70 jours pour examiner un projet de budget avant le 31 décembre. Il faudrait donc que le texte lui soit transmis lundi ou mardi, en principe après un passage en Conseil des ministres.
Sébastien Lecornu, qui a démissionné lundi dernier parce que "les conditions n'étaient plus remplies", a fait monter la pression dimanche en promettant dans la presse dominicale qu'il ferait de même si ces conditions "n'étaient plus remplies à nouveau". "Je ne ferai pas n'importe quoi", a-t-il assuré à La Tribune dimanche.