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François Fillon se dit favorable à la "clause Molière"

Les onze candidats à la présidentielle lors du débat organisé par BFM TV et CNews, le 4 avril 2017 à La Plaine-Saint-Denis près de Paris.

Les onze candidats à la présidentielle lors du débat organisé par BFM TV et CNews, le 4 avril 2017 à La Plaine-Saint-Denis près de Paris. - Lionel Bonaventure, AFP

Le candidat de la droite s'est dit mercredi favorable à la "clause Molière", qui vise à imposer l'usage de la langue française sur les chantiers.

Lors d'une visite d'un chantier de construction d'un cinéma en région Auvergne-Rhône-Alpes, ce mercredi, François Fillon a assuré qu'il encourageait la "clause Molière". Celle-ci, notamment appliquée dans cette région, oblige les ouvriers des chantiers à s'exprimer exclusivement en français.

"Un message très fort à l'Union européenne"

"Dans un premier temps, moi, je soutiens la clause Molière. C'est une façon d'envoyer un message très fort à l'Union européenne en leur disant 'on ne peut pas continuer comme ça'", a affirmé le candidat à la présidentielle.

"Et, ensuite lorsque nous aurons gagné les élections, nous exigerons sa renégociation complète (de la directive européenne sur les travailleurs détachés, NDLR), avec une règle simple: le coût du travail doit être le même pour des travailleurs détachés et pour des travailleurs nationaux dans un pays, ce qui suppose que les travailleurs détachés et les entreprises paient des cotisations sociales", a ajouté François Fillon.

Une "discrimination" pour le commissaire européen à l'emploi

Cette "clause Molière" a été introduite dans plusieurs régions gérées par la droite, comme en Ile-de-France et en Auvergne-Rhône-Alpes, où l'opposition a d'ailleurs attaqué cette disposition devant le tribunal administratif de Lyon. Contestée par le gouvernement, cette clause est aussi considérée comme une "discrimination" par le commissaire européen à l'emploi.

S'il est favorable à la "circulation dans l'Union européenne", François Fillon rappelle qu'il ne "peut pas accepter" qu'il y ait un "dumping social aussi lourd que celui que provoque la directive sur les travailleurs détachés".

Le problème des langues locales 

Le député LR Eric Ciotti, qui était également présent, a lui aussi fait adopter la clause Molière dans son département des Alpes-Maritimes. En revanche, le président du Sénat et ancien ministre du travail Gérard Larcher, proche du candidat LR à la présidentielle, s'était dit le mois dernier opposé à cette clause, la jugeant inapplicable dans les Pyrénées-Orientales, en Alsace, ou dans les Flandres, où se parlent respectivement le catalan, l'alsacien et le flamand.

Par ailleurs, François Fillon n'a pas répondu aux questions des journalistes sur sa présence aux côtés de Laurent Wauquiez, qui lui avait reproché de ne pas l'avoir nommé à la tête du parti Les Républicains, ni sur les sondages.

M.P avec AFP