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Politique

François Fillon presse l'UMP d'éviter les états d'âme

Clôturant le campus d'été des jeunes de l'UMP à Port-Marly, François Fillon a appelé mardi la majorité à éviter les états d'âme pour être mieux à même de répondre présent au rendez-vous de la présidentielle de 2012. /Photo prise le 31 août 2010/ REUTERS/P

Clôturant le campus d'été des jeunes de l'UMP à Port-Marly, François Fillon a appelé mardi la majorité à éviter les états d'âme pour être mieux à même de répondre présent au rendez-vous de la présidentielle de 2012. /Photo prise le 31 août 2010/ REUTERS/P - -

par Yann le Guernigou PORT-MARLY, Yvelines (Reuters) - François Fillon a appelé mardi la majorité à éviter les états d'âme pour être mieux à même de...

par Yann le Guernigou

PORT-MARLY, Yvelines (Reuters) - François Fillon a appelé mardi la majorité à éviter les états d'âme pour être mieux à même de répondre présent au rendez-vous de la présidentielle de 2012.

Clôturant le campus d'été des jeunes de l'UMP, le Premier ministre s'est évertué à resserrer les rangs du parti présidentiel en défendant le bilan de son gouvernement et en attaquant en parallèle l'opposition socialiste.

"Avoir des état d'âme maintenant que le pire de la crise est derrière nous n'a pas de sens", a-t-il dit, ajoutant : "Renoncer, faiblir, douter alors que c'est nous qui avons essuyé les plâtres du nouveau siècle est inconcevable".

Le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, avait auparavant déclaré que l'unité du parti était l'attente et l'exigence des militants comme de ses électeurs, ainsi que la garantie de ses succès.

Réduit à une journée là où celui du Parti socialiste (PS) a duré trois jours, le campus d'été des jeunes de l'UMP s'est tenu au moment où des voix dissonantes se font entendre au sein de la formation à propos du tour de vis sécuritaire initié cet été par Nicolas Sarkozy et des surenchères qui l'ont suivi.

La politique du gouvernement à l'égard des Roms a particulièrement semé le trouble, suscitant de violentes critiques de l'aile villepiniste de l'UMP et un malaise chez des ministres d'ouverture, Bernard Kouchner (Affaires étrangères) en tête.

"Les petites phrases, les états d'âme, la majorité a le devoir de s'en dispenser", a dit François Fillon. "Mais elle a aussi le devoir de répondre calmement et fermement à ceux qui n'ont pour seule obsession que de 'tirer' à vue sur le président de la République".

Il s'en est pris tout autant sur ce point à Dominique de Villepin, ne suscitant que de faibles applaudissements dans la salle, qu'à la première secrétaire du PS Martine Aubry.

"ON N'AIME PAS LES SNIPERS"

Le Premier ministre a défendu l'efficacité de la politique sécuritaire du gouvernement ainsi que son attitude envers la minorité Rom. Elle n'est à ses yeux "pas différente de celles des autres Etats européens qui ne peuvent pas accepter de recevoir sur leur territoire des citoyens européens qui n'ont aucun moyen d'existence et qui sont pour beaucoup d'entre eux acculés à la délinquance pour survivre".

Au moment où Nicolas Sarkozy a exprimé sa "volonté inflexible" de mettre en oeuvre les mesures sécuritaires qu'il a annoncées fin juillet à Grenoble, il a indiqué que la ligne de conduite du gouvernement reposait sur "ni stigmatisation, ni surenchère, ni impuissance".

François Fillon a surtout mis l'accent dans son intervention sur les succès de sa politique économique face à la crise, sa lutte contre les déficits et sa volonté de réformes illustrée par le projet de loi sur les retraites.

Reprochant aux Socialistes, lorsqu'ils étaient au pouvoir, de n'avoir pris aucune initiative dans ce dernier domaine et de n'être pas revenus sur les précédentes réformes de la droite, il a estimé que leur participation aux manifestations prévues le 7 septembre "sera le comble de l'hypocrisie".

En plus du malaise manifesté par l'aile centriste de la majorité, le campus des Jeunes populaires aura été marqué par une passe d'armes entre Xavier Bertrand et le président du groupe UMP de l'Assemblée nationale, Jean-François Copé.

Ce dernier a reproché au parti son absence de dynamisme et évoqué devant la presse un besoin de réorganisation interne à son arrivée à Port-Marly, où il n'aura effectué qu'un très court passage.

"Dans notre camp plus qu'ailleurs, on n'aime pas les diviseurs, on n'aime pas les snipers, on n'aime pas ceux qui jouent contre leur camp", a répliqué le secrétaire général.

Ces dissensions interviennent sur fond de spéculations quant à l'arrivée de Jean-François Copé à la tête de l'UMP au moment du remaniement ministériel annoncé pour fin octobre par Nicolas Sarkozy. Ces spéculations ont été alimentées par une rencontre Sarkozy-Copé à l'Elysée mardi matin.

Edité par Marine Pennetier