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François de Rugy se considère "comme un homme blanchi" et dénonce un "journalisme de démolition"

François de Rugy, le 23 juillet 2019 sur le plateau du 20h de France 2.

François de Rugy, le 23 juillet 2019 sur le plateau du 20h de France 2. - Capture France 2

Invité du 20h de France 2, François de Rugy s'est considéré "blanchi" par deux enquêtes, parlementaire et gouvernementale, rendues publiques ce mardi. Il ne s'est par contre pas exprimé sur les nouvelles révélations de Mediapart remettant en cause le caractère professionnel de dîners fastueux, alors qu'il était président de l'Assemblée.

Pour François de Rugy, l'affaire est pliée. L'ancien ministre de l'Ecologie, qui a présenté sa démission à la suite d'une série de révélations, se considère comme un "homme blanchi". Invité du 20h de France 2 ce mardi soir, il prenait la parole après la publication de deux enquêtes. 

L'une, de l'Assemblée nationale, qui ne constate pas "d'irrégularités" mais l'épingle quand même pour trois dîners jugés "excessifs" - sur douze étudiés - quand il était au perchoir: un réveillon de Noël, une Saint-Valentin et un repas dont le faible nombre d'invités tranche avec les "prestations" déployées. Les époux Rugy assurent eux que les dîners fastes révélés par Mediapart étaient professionnels. 

La deuxième enquête, menée par les services du Premier ministre cette fois-ci, conclut que les travaux réalisés dans son logement de fonction à l'Ecologie "pouvaient se justifier" avec l'état d'usure de certains revêtements et respectaient les règles des commandes publiques. Toutefois, elle note quand même un poids important de la rénovation des moulures dans le budget final (plus de la moitié) et un surcoût du dressing qui aurait pu être évité.

Toutefois, ce mardi soir, François de Rugy se présente comme "blanchi de toutes les accusations qui ont été portées contre lui". "Je n'ai jamais douté un instant que je réussirais à prouver mon honnêteté", a-t-il martelé sur France 2. 

"Il fallait une autre parole"

"C'est moi qui ai sollicité le fait qu'il y ait des rapports. Je voyais bien qu'il n'était pas possible pour moi de me défendre. Il fallait une autre parole", a fait valoir l'ancien ministre.

François de Rugy a assuré que "tout a été fait dans les règles et dans les usages". "Tous les dîners étaient dans mes fonctions de président de l'Assemblée nationale", a-t-il à nouveau déclaré ce mardi soir.

Pourtant, comme il est écrit dans le rapport et comme l'a confirmé son entourage à BFMTV, il s'est engagé de lui-même à rembourser trois de ces dîners - incriminés, entre autres, pour des homards géants et des vins et champagnes onéreux. 

Rugy met en cause "un journalisme de démolition"

Manifestement en colère, l'ancien ministre s'est emporté contre ce qu'il considère comme "un journalisme de démolition". "Et c'est ce que pratique Mediapart. On ne s'empare d'un sujet, on s'empare d'une cible. Et la cible, on la crible de flèches et on essaie qu'un jour la flèche passe par la meurtrière et qu'elle finisse par atteindre la cible qui était visée", a-t-il illustré. 

De son côté, Mediapart "persiste et signe". Dans un dossier, le média d'investigation publie une analyse des conclusions sur les travaux, une enquête sur les dîners des époux Rugy et un édito d'Edwy Plenel.

De nouvelles révélations de Mediapart sur la teneur des dîners

Selon les témoignages des invités recueillis par Mediapart, il n'y avait pas de thématique particulière aux dîners auxquels ils étaient conviés - argument qu'avait avancé le couple pour justifier du caractère professionnel des soirées.

Certaines photos partagées dans l'article, ainsi que les relations passées entre certains convives et les hôtes, viennent remettre en cause ce caractère professionnel avancé pour justifier des dépenses aux frais de l'Assemblée. 

L'enquête de l'Assemblée épingle trois dîners: un à Noël, un à la Saint-Valentin et un dont la date n'est pas connue, "caractérisé par un nombre extrêmement faible de convives (...) (aux) prestations nettement supérieures aux usages pour un repas de cette nature". 
Liv Audigane