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Politique

François de Rugy attendu au tournant par les militants écologistes

Nicolas Hulot et François de Rugy le 4 septembre

Nicolas Hulot et François de Rugy le 4 septembre - PHILIPPE LOPEZ / AFP

Certains espèrent que l'expérience de François de Rugy permettra de belles avancées.

François de Rugy a fait son entrée au gouvernement mardi comme ministre de la Transition écologique et solidaire. Pour l'ancien président de l'Assemblée nationale, remplacer le populaire Nicolas Hulot s'annonce une tâche ardue, d'autant que les dossiers auxquels il doit rapidement s'attaquer sont nombreux: développer les énergies renouvelables et les transports à énergie propre, trancher sur la question du glyphosate mais aussi préparer la 24e conférence annuelle de l'ONU sur les changements climatiques en décembre prochain. Du côté des associations de défense de l'environnement, certains espèrent que l'expérience de l'homme politique permettra de belles avancées, d'autres se disent désabusés. 

"J'espère que François de Rugy, parce qu'il a une expérience politique, peut prendre le problème autrement", a ainsi affirmé Laurence Tubiana, directrice de l'European climate fondation.
"On sait où on veut aller en 2050: on veut des transports électriques et des émissions réduites à zéro. François de Rugy doit obtenir du président et du Premier ministre qu'ils se mettent autour de la table et qu'ils donnent leurs devoirs à chacun des ministres. Il faut établir un plan précis où chacun sait ce qu'il a à faire."

"On a besoin d'une écologie de terrain"

De son côté, Olivier Dubuquoy, géographe et militant écologiste à Marseille, déplore la vision "trop molle" du nouveau ministre. Questionnant son charisme et sa position d'écologiste réaliste, le militant craint que François de Rugy "ne soit pas capable de mettre en place un véritable rapport de force sur les dossiers qui nous intéressent."

"Un écologiste sérieux est un écologiste qui gagne des combats. Or, François de Rugy n'en gagne pas", ajoute le géographe qui préfère sans remettre aux initiatives citoyennes. "On a besoin d'une écologie de terrain, d'une écologie populaire", affirme t-il. 

Une vision que partage Muriel Auprince, porte-parole du collectif Coll'air pur qui milite contre le pollution dans la Vallée de l'Arve, en Haute-Savoie. Selon elle, la nomination d'un nouveau ministre est une perte de temps car il devra prendre connaissance de tous les dossiers. "Pour nous maintenant, il n'y a que la voix de la justice et le mouvement des citoyens", martèle-t-elle, désabusée. 

Cy.C