François Baroin craint pour la survie des services de proximité

Invité mardi matin sur BFMTV et RMC à l'ouverture du 100e Congrès des maires de France, François Baroin est venu porter leur colère face à l'exécutif avec calme. "Ce ras-le-bol est aussi le fruit de la crise financière mondiale qui a effondré nos recettes", commence-t-il. "C'est ce que je dirai au président Macron jeudi: vous n'est pas le seul responsable des difficultés et du ras-le-bol actuels, même si votre gouvernement a pris un certain nombre de mesures que nous contestons".
"On est à l'os"
Calme et détermination: pour le président de l'Association des maires de France, il y a urgence. "Ca fait sept ans que ça dure. En sept ans, on a perdu 30% de l'investissement local, on est à l'os. Toutes les sources d'économies ont été explorées, nous n'avons pas le droit de faire de déficits. Si on continue comme ça, ce que propose l'actuel gouvernement... Les services publics, déjà, se détériorent. Une partie de certains services publics dans certaines communes ne sont plus en situation d'être tenus".
"Vous n'avez plus de recettes, parce qu'on vous supprime la taxe d'habitation. Vous avez des dotations qui sont en chute libre, vous n'aurez plus d'investissement, donc si vous n'avez plus de services publics de proximité, c'est difficile de demander aux communes de continuer à avancer pour transformer le pays", prévient François Baroin.
"Nous demandons l'arrêt de la baisse des dotations"
"Ce que nous demandons, c'est un coup d'arrêt, l'arrêt de la baisse des dotations", précise le maire de Troyes. "On l'a déjà demandé à tous les candidats de la présidentielle en mars".
"Nous faisons confiance au président de la République, (...) mais nous souhaitons qu'il prenne bien la mesure de ce qui est en train de se dérouler sous ses yeux". François Baroin se fait plus clair: "Je m'interroge sur la possibilité de maintenir les services de proximité".
"Tout pour Paris, rien pour le reste"
"Vous ne pouvez pas avoir la moitié de la population qui vit dans des communes de moins de 10.000 habitants, vous ne pouvez pas avoir plus d'un tiers de la population qui vit dans des communes de moins de 2500 habitants, et de n'entendre matin, midi et soir, 'tout pour Paris', et il faut que Paris réussise, 'tout pour les six métropoles', il faut que les métropoles soient grandes, puissantes, et puis rien pour le reste. Ce n'est pas possible", plaide François Baroin.
"J'ai du respect pour le président de la République", insiste-t-il, "il veut sincèrement transformer le pays, il n'y arrivera pas sans les communes, ce bruit de fond n'est pas bon pour les transformations et les réformes".