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Politique

Fonds Marianne: Hidalgo annonce saisir le parquet après des révélations sur l'usage des subventions

La maire de Paris Anne Hidalgo a annoncé ce vendredi saisir la procureure de la République sur le "fonds Marianne".

La maire de Paris Anne Hidalgo a annoncé ce vendredi saisir la procureure de la République sur le "fonds Marianne". - HATIM KAGHAT / BELGA

Une enquête conjointe de l'hebdomadaire Marianne et de France 2 diffusée fin mars décrit une gestion opaque de ce fonds lancé en 2021 par Marlène Schiappa, alors ministre déléguée à la Citoyenneté, après l'assassinat de l'enseignant Samuel Paty.

Révélations, réaction. La maire de Paris Anne Hidalgo a annoncé saisir la procureure de la République sur le "fonds Marianne", après les enquêtes de France 2, Marianne, puis Mediapart sur l'utilisation des subventions allouées à ce fonds contre le séparatisme.

"Les faits relatés, s'ils sont avérés, sont d'une extrême gravité" car "susceptibles de caractériser l'infraction pénale de détournement de fonds publics mais également d'autres délits", écrit la maire de Paris dans une lettre envoyée jeudi à la Première ministre Elisabeth Borne, et dont l'AFP a eu copie vendredi.

"Plusieurs vidéos, qui délibérément discréditent des élus de la République, seraient financées par le fonds Marianne. Je fais partie de ces élus", résume l'élue socialiste.

La saisine était en cours vendredi, a précisé l'entourage de la maire à l'AFP. Une enquête conjointe de l'hebdomadaire Marianne et de France 2 diffusée fin mars décrit une gestion opaque de ce fonds lancé en 2021 par Marlène Schiappa, alors ministre déléguée à la Citoyenneté, après l'assassinat de l'enseignant Samuel Paty.

Commission d'enquête demandée par le RN

D'après l'enquête, l'association qui serait le principal bénéficiaire, l'Union des sociétés d'éducation physique et de préparation militaire (USEPPM), l'aurait utilisé pour un site internet et des publications sur les réseaux sociaux très peu suivies, et pour salarier deux de ses ex-dirigeants.

En outre, plusieurs personnalités de gauche, dont Anne Hidalgo, ont été attaquées dans des contenus de Reconstruire le commun, une structure qui, selon des révélations plus récentes de Mediapart, "a touché plus de 300.000 euros d'argent public, alors qu'elle venait d'être créée et n'avait aucune activité connue".

Le parquet de Paris a indiqué mercredi qu'un signalement au titre de l'article 40 du code de procédure pénale de Christian Gravel, président du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), était à l'analyse avant une décision sur une éventuelle ouverture d'enquête.

Les députés RN ont demandé jeudi la création d'une commission d'enquête parlementaire sur le sujet.

"Parler de détournement d'objet ou de financement de campagne est faux et mensonger", a réagi auprès de l'AFP le cabinet de Marlène Schiappa.

Le secrétariat d'Etat chargé de la Citoyenneté avait indiqué le 29 mars avoir saisi l'Inspection générale de l'administration (IGA) d'un audit sur ce dossier.

L.B avec AFP