Fillon fait la leçon

Les Coulisses de la Politique, de Jean-François Achilli, du lundi au vendredi à 7h20 sur RMC - -
C’est du Fillon, tout simplement », confiait lundi soir l’un de ses plus proches amis, pas mécontent du texte que l’ex-Premier ministre a pondu dans son blog, intitulé : « Quand mon pays mène bataille, je le soutiens ». François Fillon y administre une leçon, aussi bien destinée à Jean-François Copé, son rival, qu’à ses propres amis Laurent Wauquiez et Valérie Pécresse, qui ont tous émis des doutes, ces derniers jours, au sujet de l’intervention militaire française au Mali : absence de concertation européenne, incertitude sur les objectifs, pas de stratégie claire... François Fillon les a proprement recadrés : « la lutte contre le terrorisme dépasse les clivages politiques, chacun d’entre nous doit faire preuve de retenue, il faut laisser de côté pour quelques temps les joutes politiques », a écrit l’ancien Premier ministre. Quatorze lignes après de trop longs jours d’une absence qui a fait jaser.
« Où est passé François Fillon », la question a fait l’objet de railleries permanentes au siège de l’UMP…
Jean-François Copé et ses proches n’ont pas cessé de souligner ces derniers temps que le député de Paris était absent de la manif contre le mariage pour tous, absent de la dissolution de son propre groupe R-UMP, absent de la photo de famille de la nouvelle direction du parti, absent du débat dans l’hémicycle sur la guerre au Mali, absent lors de la prise d’otages meurtrière en Algérie : il était parti au ski. L’entourage du président de l’UMP n’a pas manqué d’expliquer en coulisse que l’ex-rival manquait à tous ses devoirs de responsable de l’opposition, et laissait un boulevard à Copé pour sa propre réélection en septembre. Même un sondage a placé NKM à jeu égal avec Fillon pour Paris.
Un portrait en légèreté que les amis de François Fillon contestent…
Des accusations jugées infondées, voire idiotes : « C’est lui qui négocié jusqu’au bout l’organigramme de l’UMP, empêchant Copé de nommer tous ses amis », expliquait hier soir un allié de l’ex Premier ministre, avant d’ajouter à propos des municipales parisiennes : « François n’ira pas à Paris, même pas en rêve. Il soutiendra le candidat le mieux placé, Nathalie Kosciusko-Morizet, si c’est elle. Tous deux en ont déjà parlé ».
Pourquoi alors ce billet sur son blog en guise de leçon en direction de ses amis ?
C’était le meilleur moyen de tenter d’effacer d’un trait de plume une si longue absence. François Fillon, présent lui aussi depuis lundi à Berlin pour le cinquantenaire du traité de l’Elysée, a voulu frapper un grand coup, en adoptant cette posture d’homme d’Etat qui agace l’UMP. Et amuse l’Elysée : « mieux vaut des gens responsables comme lui, plutôt que des opposants caricaturaux », déclarait l’entourage présidentiel hier soir. « Nous pouvons avoir des divergences », a reconnu pour sa part Laurent Wauquiez, toujours aussi critique sur l’intervention au Mali.
Ecoutez ici les Coulisses de la Politique de Jean-François Achilli de ce mardi 22 janvier