Fillon défend la grande vitesse et les usagers de la SNCF

par Patrick Vignal
AUXONNE, Côte-d'Or (Reuters) - Les efforts consentis pour développer les lignes à grande vitesse (LGV) ne doivent pas conduire la SNCF à négliger les usagers du réseau ferroviaire français, a déclaré lundi François Fillon en soudant symboliquement un rail d'une nouvelle LGV.
Le Premier ministre, qui a salué l'achèvement du premier tronçon de la LGV Rhin-Rhône près d'Auxonne, en Bourgogne, a abordé lors de son déplacement les retards à répétition des trains, qu'il a jugés "pas acceptables".
Mais il était venu pour autre chose.
Les travaux de la première phase de la branche Est, qui reliera à terme Mulhouse à Dijon via Belfort et Besançon, sont en effet terminés.
Cette première phase, longue de 140 km entre Villers-les-Pots, à l'est de Dijon, et Petit-Croix, au sud-est de Belfort, entrera en service le 11 décembre 2011.
Le plus grand chantier d'infrastructure de France, d'un coût total de 2,32 milliards d'euros, a duré cinq ans.
Le Premier ministre a profité de son achèvement pour louer l'excellence française en matière de lignes à grande vitesse alors que sera fêté cette année le 30e anniversaire de la mise en service du premier TGV.
"Le développement des lignes à grande vitesse a été et demeure un formidable moyen de développement et d'aménagement du territoire", a-t-il dit.
La branche Est permettra pour la première fois de relier plusieurs régions françaises entre elles sans passer pas Paris. Elle mettra en outre Strasbourg à 2h00 de Dijon, contre 3h40 actuellement, et accélèrera les liaisons entre la France et d'autres pays d'Europe, notamment la Suisse et l'Allemagne.
DEUX BRANCHES EN PROJET
La LGV Rhin-Rhône doit comporter deux autres branches, l'une vers l'Est et la région parisienne, l'autre vers le Sud.
Toutes deux sont à l'état de projet et le débat avec les collectivités locales sur leur tracé ainsi que l'épineuse question de leur co-financement ne sont pas réglés.
François Fillon s'est cependant montré d'un optimisme relatif.
"Elles sont dans des phases moins avancées et certains ont cru pouvoir en tirer un argument pour dire qu'elles ne se feraient pas", a-t-il dit. "Ces deux lignes sont inscrites dans la loi Grenelle I et je vous le dis clairement: nous restons bien déterminés à faire avancer ces projets."
Dans les cartons figurent en outre la ligne Bretagne-Pays de Loire, la ligne Tours-Bordeaux, la deuxième phase de la LGV Est et le contournement de Nîmes et Montpellier, qui donne lieu lui aussi à d'âpres discussions.
"Cela va nous faire quatre lignes en construction dans les années à venir, pour une mise en service entre 2016 et 2017", a promis François Fillon.
Cette ambitieuse vision d'avenir contraste avec les difficultés rencontrées ces derniers temps par les usagers.
Après la pagaille de Noël et les 12 heures de retard du Strasbourg-Port-Bou, les abonnés de la ligne Angers-Le-Mans-Paris observent maintenant une "grève" de la présentation de leurs titres de transport pour protester contre les nombreux retards et la dégradation du service.
"L'action de tous doit être guidée par les attentes des usagers", a déclaré le Premier ministre, qui a demandé un effort particulier à la SNCF et à Réseau ferré de France (RFF).
"Leur quotidien ne doit pas être négligé. Il ne doit pas être considéré comme un problème parmi d'autres mais comme un devoir de service public."
Edité par Yves Clarisse