Filères jihadistes: Ciotti demande "aux responsables musulmans de prendre part à la lutte"

Eric Ciotti est le président, avec le socialiste Patrick Mennucci, de la Commission d’enquête parlementaire sur les filières jihadistes en France - Kenzo Tribouillard - AFP
Le gouvernement comme la justice s’est refusé à tisser des liens entre les attaques de Joue-Lès-Tour, Dijon et Nantes et encore moins à les caractériser comme des actes terroristes, voire une preuve d’agissements islamistes en France, malgré les menaces du groupe Daesh. "Sans préjuger des motivations de ces actes terrifiants, la France est exposée aujourd’hui à une menace qui n’a jamais été aussi importante", pointe Eric Ciotti dans un entretien au Figaro mardi.
Le député maire de Nice est le président, avec le socialiste Patrick Mennucci, de la Commission d’enquête parlementaire sur les filières jihadistes en France, chargée d’auditionner les différents acteurs avant de rendre un rapport qui sera très attendu au printemps. Néanmoins, l’élu craint "les nouveaux risques d’endoctrinement et de manipulation exercés sur les esprits fragiles" et préconise de renforcer les moyens d'alerte comme le système Cheops.
Selon Eric Ciotti, "face à cette radicalisation", la France doit franchir le pas de la "déchéance de la nationalité", comme menace ultime, à l'instar de la Grande-Bretagne. Face à l’islamisme, le nouveau secrétaire général adjoint de l’UMP regrette le "manque de contrôle des imams" et demande "aux responsables musulmans de prendre leur part dans la lutte, pour éviter les amalgames entre islam et terrorisme".
10 interpellations en France mi-décembre
Le 15 décembre dernier avait interpellé pas moins de dix personnes à travers la France, soupçonnées d’acheminer des jihadistes vers la Syrie, fruit d’une enquête longue d’un an. En déplacement à Dijon, Manuel Valls avait expliqué que "ces réseaux jihadistes représentent une menace inégalée depuis plusieurs années. Nous travaillons depuis deux ans à répondre à cette menace, pour démanteler ces réseaux avec le travail de la police et de la gendarmerie". Ce mardi le Premier ministre a assuré que "des attentats, cinq au moins, avaient été déjoués" en France.
Selon les estimations officielles, près de 400 Français sont aujourd’hui en Syrie, plus de 200 ont manifesté des velléités de départ et environ 120 sont déjà revenus, avec près de 200 en transit et une cinquantaine de morts. En novembre dernier, la loi de lutte contre le terrorisme est entrée en vigueur. Inscrit en urgence par le gouvernement, le projet de loi a été adopté à l'Assemblée nationale et au Sénat à une large majorité. La nouvelle loi permet la confiscation du passeport d'un candidat au jihad.