"France Info n'est pas une radio d'Etat": la réponse de Vincent Giret à Jean-Luc Mélenchon

Après la publication vendredi d'une enquête de France Info sur des soupçons de surfacturation lors de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon en 2017, le leader de La France insoumise avait qualifié les journalistes de la radio de "menteurs" et de "tricheurs".

Après son coup de théâtre face aux forces de l'ordre qui perquisitionnaient son domicile et le siège de La France insoumise mardi 16 octobre, Jean-Luc Mélenchon s'est engagé dans une véritable campagne de dénonciation à l'égard des médias. Accusée de mensonge et de complot à son encontre, la radio France Info, qui a dévoilé vendredi les résultats de son enquête sur des soupçons de surfacturation lors de la campagne présidentielle de 2017, a souhaité mettre les choses au clair.

A l'antenne, Vincent Giret, le patron de la radio d'information a ainsi rappelé que France Info n'était pas "une radio d'Etat" mais "une radio de service public qui défend une éthique, une responsabilité, une exigence, une charte professionnelle et une conception de l’information, impartiale, vérifiée, certifiée avec des débats contradictoires".

"Il faut savoir que la cellule d’investigation de France Info et Radio France travaille depuis plusieurs mois sur chacun des candidats qui ont été à la présidentielle et donc sur leur budget de campagne", a ajouté Vincet Giret, assurant qu'il n'y avait "pas de parti pris contre Jean-Luc Mélenchon".

"Il était prévenu depuis la veille"

Le directeur de France Info a par ailleurs rappelé que le leader de La France insoumise avait refusé toutes les invitations de la radio pour venir s'expliquer en plateau, préférant envoyer l'un de ses bras droits, Adrien Quatennens.

"Il était prévenu depuis la veille que c’était le sujet principal sur lequel nous voulions l’interroger" et deux heures avant l'interview, "nous lui avons donné le détail de ce que nous allions diffuser dans la matinée. Ca n’a rien d’un complot, il n’a pas été mis devant le fait accompli. Au contraire", a assuré Vincent Giret.

La société des journalistes de Radio France a également condamné les attaques de Jean-Luc Mélenchon dans un communiqué diffusé ce samedi, rappelant que "les journalistes de Radio France ont chevillée au corps la conviction que dans leurs radios de service public le traitement de l’information ne fait l’objet d’aucune approche partisane, de censure ni d’autocensure".

"Pourrir les journalistes"

Vendredi, à la suite des révélations de France Info sur les comptes de campagne du parti, Jean-Luc Mélenchon avait appelé ses sympathisants à "pourrir les journalistes" de la radio, qualifiés selon lui de "menteurs" et de "tricheurs".

"Ils ont l'air de ce qu'ils sont, c'est-à-dire d'abrutis. Je demande à ceux qui nous suivent de relayer nos arguments, de montrer pourquoi France Info ment et de discréditer les journalistes qui s'y trouvent", avait déclaré le député marseillais dans une vidéo diffusée sur sa page Facebook. 

Mélanie Rostagnat