"Une façon de nous intimider": Relève féministe critique la main courante d'EELV après les collages contre Bayou

Des collages de Relève féministe sur le siège d'Europe-Écologie-les Verts en novembre 2022 - Twitter
Une polémique dont se serait bien passée Europe-Écologie-Les-Verts. Après avoir été ciblé à deux reprises par des collages féministes visant Julien Bayou, mis en cause par son ex compagne, le parti a déposé une main courante. Au grand dam de Relève féministe qui en étaient les organisatrices.
"On utilise l'appareil répressif d'État contre nous. C'est une façon de nous intimider et c'est évidemment quelque chose qui est dirigé contre notre action'", avance Marie Coquille-Chambel, l'une des membres de ce collectif né dans le sillage de l'affaire Quatennens, auprès de BFMTV.com.
"Cette main courante, une erreur"
Épinglé par la députée écologiste Sandrine Rousseau qui y a vu "une erreur", le mouvement s'est défendu dans un communiqué de presse.
Le parti a "dû déposer une main courante dans le cadre d'une demande de prise en charge des dégâts par un dispositif d'assurance (...) sans viser aucun collectif ni aucune personne", peut-on y lire.
"Une procédure toute bête"
Le siège des écologistes avait été placardé d'affiches le 26 novembre puis le 3 décembre par Relève féministe qui compte 500 membres issues de la gauche. Lors du lancement de ce collectif, les militantes avaient expliqué refuser que leurs "combats politiques soient représentés" "par des auteurs de violence".
Parmi ces collages on pouvait lire "député MST", "Bayou on est vertes de rage", ou encore "pas de recyclage des agresseurs".
Accusé par son ancienne compagne de soupçons de violences psychologiques, Julien Bayou qui a démissionné de son poste de numéro 1 du parti fin septembre, récuse les faits qui ne sont pas clairement établis. Aucune plainte n’a été déposée et aucune enquête judiciaire n’a été ouverte.
"Nous sommes locataire de l'immeuble et notre assurance nous demandait une main courante pour l'indemnisation. Ce n'est qu'une procédure administrative toute bête qui ne vise personne", nous assure de son côté un membre de la direction du mouvement, étonné de la polémique.
"Une criminalisation des militantes féministes"
Relève féministe a dénoncé de son côté "la criminalisation des militantes féministes", alors que des militantes ont déjà été mises en garde en vue pour des collages à Bordeaux, à Nantes ou encore à Paris fin novembre après avoir collé des affiches sur le siège de Renaissance.
"Cette main courante serait une demande des assurances et du propriétaire du lieu. Voilà l’explication. Aucune mention du collectif (dans le communiqué de presse d'EELV)", a twitté de son côté Sandrine Rousseau, après avoir pris connaissance des explications du parti.
Le siège de la France insoumise avait été également ciblé par Relève féministe le 14 novembre dernier alors que le mouvement envisageait alors son retour à l'Assemblée nationale.