Julien Bayou veut repeindre les toits en blanc face aux canicules

Le député EELV Julien Bayou à la sortie de l'Elysée le 22 juin 2022 à Paris - Ludovic MARIN © 2019 AFP
Peindre des toits d'immeuble et de maison en blanc. Cette idée, déjà pratiquée dans les pays méditerranéens par exemple, fait l'objet d'amendements examinés dans le cadre du projet de loi sur les énergies renouvelables - dont l'examen a commencé lundi à l'Assemblée nationale - comme l'a rapporté Le Parisien.
Ces propositions doivent être examinées la semaine prochaine, confirme Julien Bayou à BFMTV.com. L'initiative a pour but "de renvoyer une grande partie des rayons du soleil vers l'atmosphère, avec un revêtement réflectif comme la peinture blanche", peut-on lire dans les amendements qui y sont consacrés. "C'est un phénomène scientifique prouvé, l'effet dit albédo."
"Solution simple et efficace"
Ainsi, "la toiture reste à température ambiante, ce qui limite la surchauffe pendant la période estivale et a fortiori durant les canicules (jusqu'à 7 degrés de différence). Cela a également comme conséquence de réduire le recours à la climatisation. En résumé, Julien Bayou souligne une "solution simple et efficace de sobriété énergétique et d'adaptation au changement climatique".
"Face aux canicules à répétition, ce changement urbanistique est un levier important pour réduire les îlots de chaleur urbains, limiter les émissions de gaz à effet de serre et réduire la consommation énergétique de la France", explique-t-il.
La pose de ces revêtements réflectifs pourrait faire l'objet d'un "éco-prêt à taux zéro", est-il précisé. Julien Bayou, souhaite également que les Français repeignent le toit de leur voiture en blanc afin de diminuer la consommation de carburants. Ces amendements ont été dans un premier temps rejetés en commission. Pour autant, la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher n'y est pas opposée.
"On n'est pas dans les Cyclades"
"Voilà une proposition intéressante que la ministre souhaite étudier", explique son cabinet au Parisien. Et d'ajouter: "Toutefois, les modalités de mise en œuvre pour rendre la mesure opérationnelle ne sont pas évidentes: la peinture ne doit pas se substituer à la pose de panneaux photovoltaïques et la mesure ne doit pas être source de contentieux, qui ralentirait le déploiement des panneaux."
Toujours dans les colonnes du Parisien, le député Renaissance Guillaume Kasbarian, se montre sceptique. "On n'est pas dans les Cyclades, en Grèce", fustige celui qui est également président de la commission des Affaires économiques.
"Pour les particuliers et les résidentiels, c'est sur la base du volontariat"
Il poursuit: "Notre pays est riche de son patrimoine exceptionnel. Allez expliquer aux Normands qu'on va peindre les toits de chaume en blanc! Ou à ceux qui ont des toits en ardoise, etc. Cette idée est inapplicable. Sans compter qu’il faudrait des quantités de peinture énorme, donc de produits chimiques…"
Les jours à venir "laisseront le temps à Guillaume Kasbarian de lire mes amendements, chose qu'il n'a visiblement pas faite", tacle le député de Paris auprès de BFMTV.com. Et de développer: "Mon plan ne concerne, à ce stade, que les établissements scolaires ou les entrepôts et surfaces commerciales "Pour les particuliers et le résidentiel, c'est sur la base du volontariat", précise le député.