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Budget: Marine Tondelier salue la "sage décision" des socialistes de suspendre les négociations

La secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, à Matignon le 17 décembre 2024

La secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, à Matignon le 17 décembre 2024 - LOU BENOIST / AFP

La secrétaire nationale des Écologistes se félicite de la décision des socialistes, intervenue après les propos de François Bayrou sur un "sentiment de submersion" migratoire. Elle relativise également les concessions revendiquées par ses partenaires, justifiant par la même occasion le vote de la prochaine motion de censure par les députés de sa formation.

Pour Marine Tondelier, "il était temps". La secrétaire nationale des Écologistes salue ce mercredi 29 janvier sur France 2 la "sage décision" des socialistes de suspendre leurs négociations avec le gouvernement sur le budget, après que François Bayrou a évoqué un "sentiment de submersion" migratoire, reprenant ainsi le vocabulaire de l'extrême droite.

"Ce qui m’a heurtée en tant qu’écologiste (...) c'est qu'avec Bruno Retailleau en ministre de l’Intérieur, il aurait fallu se douter qu’à un moment on allait en arriver là", dit Marine Tondelier, même si cette présence au gouvernement n'a pas empêché sa formation de participer aux premières négociations budgétaires avec Bercy, aux côtés du PS.

"Nous, nous avons stoppé les discussions, quand on s’est rendu compte qu’on nous baladait sur l’écologie", distingue cependant Marine Tondelier. Les écologistes avaient ensuite voté pour la motion de censure jeudi 16 janvier, tout comme les insoumis et les communistes, à l'inverse de l'immense majorité des socialistes.

Ils feront de même pour la prochaine disposition déposée, probablement sur le budget de l'État, examiné ce jeudi en commission mixte paritaire par sept députés et sept sénateurs chargé d'établir un texte commun, avant, en cas d'accord, un vote du Parlement.

"Je n'ai pas envie de dramatiser l'avenir du NFP"

Marine Tondelier dénonce les coups de rabot envers le budget de l'écologie, amputé d'environ un milliard d'euros. Quant aux concessions revendiquées par les socialistes, comme la non-supression de 4.000 postes dans l'Éducation nationale, l'élue d'opposition à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) n'est guère convaincue: il ne s'agit pas d'une "avancée", mais d'un "non-recul", juge-t-elle.

Tout en se félicitant des compromis obtenus, les socialistes, eux, considèrent que le compte n'y est toujours pas. Pour reprendre les négociations, ils demandent une augmentation du Smic, une hausse de la prime d'activité ou encore le "rétablissement des crédits du Fonds vert", qui finance notamment les collectivités locales pour la transition écologique. Au-delà de ces exigences budgétaires, ils souhaitent que le Premier ministre reviennent sur ces mots concernant le "sentiment de submersion" migratoire.

Et si, à nouveau, le PS décidait de ne pas censurer, serait-ce la fin de la coalition des gauches, le Nouveau Front populaire? Dans un tel scénario, le PS "confirmera un changement d'alliance", a déjà prevenu le coordinateur de LFI, Manuel Bompard. Marine Tondelier, elle, esquive la question: "Je n’ai pas envie de dramatiser l’avenir du NFP toutes les minutes (...) Cela ne peut pas se finir comme ça."

Baptiste Farge