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Eric woerth, poids lourd du gouvernement dans la tourmente

Etoile montante du gouvernement français jusqu'à ces dernières semaines, Eric Woerth, chargé de la réforme cruciale des retraites, est désormais menacé par les révélations concernant le traitement réservé par le fisc et la justice au dossier de Liliane Be

Etoile montante du gouvernement français jusqu'à ces dernières semaines, Eric Woerth, chargé de la réforme cruciale des retraites, est désormais menacé par les révélations concernant le traitement réservé par le fisc et la justice au dossier de Liliane Be - -

PARIS (Reuters) - Etoile montante du gouvernement français jusqu'à ces dernières semaines, Eric Woerth, chargé de la réforme cruciale des retraites,...

PARIS (Reuters) - Etoile montante du gouvernement français jusqu'à ces dernières semaines, Eric Woerth, chargé de la réforme cruciale des retraites, est désormais menacé par les révélations concernant le traitement réservé par le fisc et la justice au dossier de Liliane Bettencourt.

Sa double casquette de ministre du Budget jusqu'en mars et de trésorier national de l'UMP, sollicitant des dons des grandes fortunes, suscite un vif débat.

Né le 29 janvier 1956 à Creil (Oise), Eric Woerth, licencié en droit privé, diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris et de l'Ecole des hautes études commerciales (HEC), a commencé sa carrière dans le cabinet d'audit Arthur Andersen, puis au groupe Pechiney avant de se lancer en politique.

Dès 1993, il est directeur financier et administratif du RPR avant de devenir en 1995 conseiller parlementaire du Premier ministre d'alors, Alain Juppé, dont il restera longtemps un proche. Il a créé le Club de la Boussole, qui regroupe des députés UMP proche de Jacques Chirac.

Maire de Chantilly, dans l'Oise, depuis 1995, il est élu député dans ce même département en 2002. Secrétaire d'Etat à la Réforme de l'Etat de 2004 à 2005 dans un nouveau gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, il quitte en mai de cette dernière année ses fonctions à l'arrivée de Dominique de Villepin à Matignon.

Il préside ensuite l'Association de financement de la campagne de Nicolas Sarkozy pour l'élection présidentielle de 2007, avant de devenir un ministre-clé, d'abord au Budget, puis aujourd'hui au Travail.

"UNE TÊTE DE COMPTABLE, ÇA RASSURE"

Cet homme athlétique, amateur d'escalade et de football, joue ironiquement de sa calvitie et de ses lunettes : "J'ai une tête de comptable, ça rassure", confiait-il quand il était ministre du Budget. "Est-ce que j'ai une tête à couvrir la fraude fiscale ?", a- t-il lancé la semaine dernière.

Il se présente en pourfendeur de la fraude fiscale et avait même provoqué un incident diplomatique avec la Suisse en décidant à l'été 2009 d'utiliser une liste de détenteurs français de comptes bancaires helvétiques non déclarés, une action qui avait aussi fait débat à droite.

Cependant, son travail de trésorier de l'UMP suscite de longue date les doutes sur la sincérité de cette action.

Le 9 décembre 2009, lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée, il avait violemment répondu à une question de Christian Eckert (PS) qui l'interrogeait sur ce problème, qualifiant la question de "stupide", ce qui avait provoqué le départ des députés de l'opposition de l'hémicycle.

La gauche s'interrogeait sur sa présence quelques jours plus tôt à une réception, dans un grand hôtel parisien, donnée en l'honneur des principaux donateurs de l'UMP, en présence de Nicolas Sarkozy.

Le Journal du dimanche fait état d'une nouvelle affaire concernant l'héritier du groupe automobile Robert Peugeot, auquel il a remis la Légion d'honneur, comme au gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre.

La polémique l'a poussé à annoncer le 21 juin le départ de sa femme Florence de la société gérant la fortune Bettencourt, Clymène, où elle avait été embauchée en novembre 2007, soit quelques mois après sa nomination à Bercy.

Florence Woerth a été mise en cause personnellement dimanche par le député des Verts Noël Mamère, qui souligne qu'elle a fondé une écurie de chevaux de course alors que son mari préparait au Budget la libéralisation des jeux en ligne.

Le problème est particulièrement lourd pour Nicolas Sarkozy, puisqu'Eric Woerth a été choisi pour le portefeuille du Travail tout spécialement pour mettre en oeuvre la réforme ultrasensible des retraites, sur laquelle la communication était considérée comme maitrisée.

Depuis quelques semaines, le ministre, qui bénéficie d'une image de compétence et de calme, est taxé d'agressivité par l'opposition lors de ses interventions à l'Assemblée nationale.

Sur la réforme des retraites, il a accusé ses détracteurs de "mensonges" ou bien "d'incompétence", suscitant des débats agités.

Edité par Thierry Lévêque et Jean-Loup Fiévet