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Loi Duplomb: Emmanuel Macron appelle à concilier "science" et "juste concurrence"

Emmanuel Macron attend l'arrivée du chancelier autrichien avant leur rencontre à l'Élysée, à Paris, le 18 juillet 2025.

Emmanuel Macron attend l'arrivée du chancelier autrichien avant leur rencontre à l'Élysée, à Paris, le 18 juillet 2025. - LUDOVIC MARIN / AFP

Si Emmanuel Macron a appelé à concilier "science" et "juste concurrence" dans les débats sur la loi Duplomb, le chef de l'État a également déploré lors du Conseil des ministres ce mercredi 23 juillet "entendre souvent des choses un peu simplistes".

Emmanuel Macron a dit ce mercredi 23 juillet qu'il attendrait la décision du Conseil constitutionnel sur la loi Duplomb avant de s'exprimer face à la pétition demandant son abrogation, tout en appelant à concilier "science" et "juste concurrence" en matière environnementale, a rapporté la porte-parole du gouvernement.

Lors du Conseil des ministres, le chef de l'État a confirmé vouloir "respecter le temps institutionnel" et donc qu'il "attendra les conclusions du Conseil constitutionnel", qui doit se prononcer d'ici le 10 août, a déclaré Sophie Primas devant la presse.

"On entend souvent des choses un peu simplistes"

"Il a rappelé que notre action politique, quelle qu'elle soit, y compris sur ces sujets agricoles, doit être notamment guidée par la science et que nous devons en même temps défendre nos agriculteurs" pour faire exercer "une juste concurrence", a-t-elle ajouté.

"Tout ce qui nous désynchronise" par rapport aux règles en vigueur dans les autres pays "nous pénalise", a affirmé Emmanuel Macron, selon elle. "Il est très attentif à ce chemin de crête", a assuré la porte-parole.

À la fin du Conseil des ministres, le président a déploré "entendre souvent des choses un peu simplistes" au sujet de la loi Duplomb, a-t-on appris de sources concordantes confirmant Le Parisien. Une façon pour le chef de l'État de soutenir indirectement la loi, estiment deux participants.

Une pétition aux signatures records

Près de 1,8 million de citoyens, un record, ont signé une pétition sur le site de l'Assemblée nationale contre la loi Duplomb, très décriée pour son impact environnemental. Cela pourrait déboucher sur un débat, sans vote, sur cette loi déjà adoptée par le Parlement. Mais plusieurs partis de gauche et associations environnementales demandent au président de la République d'exiger une "nouvelle délibération" du texte au Parlement, comme l'y autorise la Constitution.

La loi du sénateur Les Républicains Laurent Duplomb, adoptée le 8 juillet, autorise notamment la réintroduction sous condition de l'acétamipride, un pesticide interdit en France mais autorisé ailleurs en Europe. Ce produit, toxique pour la biodiversité et potentiellement pour la santé humaine, est réclamé par les producteurs de betteraves ou de noisettes, qui estiment n'avoir aucune alternative contre les ravageurs et subir une concurrence déloyale des producteurs étrangers.

Mathieu Coache avec AFP