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Élysée

Le Charles-de-Gaulle de nouveau mobilisé pour lutter contre Daesh

Le porte-avions Charles de Gaulle en réparation dans l'arsenal de Toulon, en 2009.

Le porte-avions Charles de Gaulle en réparation dans l'arsenal de Toulon, en 2009. - Siren-Com – Wikimedia Commons

Après avoir été engagé pendant deux mois entre février et avril dans les opérations de la coalition internationale contre l'EI en Irak, le porte-avions français rempile dans les prochains jours pour une deuxième mission dans la région.

L'Elysée a annoncé jeudi le déploiement du porte-avions Charles-de-Gaulle pour participer aux opérations contre Daesh [acronyme arabe du groupe Etat islamique]. 

"Le déploiement du groupe aéronaval constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle a été décidé pour participer aux opérations contre Daesh et ses groupes affiliés", a déclaré la présidence de la République à l'issue d'un conseil de défense consacré à la situation en Syrie et en Irak.

Le potentiel militaire français plus que doublé

Le porte-avions, actuellement à quai à Toulon pour des opérations d'entretien, partira avec ses 1.900 marins à bord pour l'Irak et la Syrie dans les prochains jours: "Le bâtiment sera prêt à repartir mi-novembre. Il faut une vingtaine de jours environ pour atteindre la zone", indique un gradé au Parisien

Ce déploiement va plus que doubler le potentiel militaire français dans la région, en s'ajoutant aux six Rafale présents aux Emirats arabes unis et aux six Mirage basés en Jordanie, puisque le Charles-de-Gaulle embarquera 12 Rafale, 9 avions de chasse Super Etendard modernisés et des hélicoptères. 

Le navire de guerre sera en outre accompagné "d'un groupe aéronaval qui comprend une frégate de défense antiaérienne, un sous-marin nucléaire d'attaque et un pétrolier ravitailleur", précise-t-on au ministère de la Défense. 

Déjà déployé huit semaines dans le Golfe

Le Charles-de-Gaulle, un navire à propulsion nucléaire qui est le seul porte-avions français, avait été déployé pendant deux mois, du 23 février à la mi-avril, dans les opérations de la coalition internationale contre l'EI en Irak.

En huit semaines dans le Golfe, la vingtaine d'appareils embarqués sur le porte-avions avaient "réalisé quotidiennement 10 à 15 sorties de combat", selon l'état-major français.

La France participe depuis septembre 2014 à la coalition anti-EI en Irak et a commencé à mener des frappes sur la Syrie un an plus tard. Les chasseurs-bombardiers français ont mené depuis le 19 septembre 2014, dans le cadre de l'opération "Chammal" d'appui à l'armée régulière irakienne, 1.285 missions aériennes, qui ont donné lieu à 271 frappes et permis, d'après l'état-major français, la destruction de 459 objectifs. Pour l'instant seules deux frappes aériennes ont été effectuées contre des positions de l'EI en Syrie.

Paris soutient les discussions de Vienne

Outre l'envoi du Charles-de-Gaulle, Paris a réaffirmé jeudi son soutien au processus de discussions enclenchées à Vienne fin octobre pour tenter de dessiner les contours d'une transition politique en Syrie, tout en excluant à nouveau le maintien au pouvoir du président Bachar al-Assad.

Le président François Hollande "a souligné l'importance de soutenir le processus de Vienne (...). Il a rappelé que les lignes directrices de tout accord devaient être la lutte contre Daesh et l'arrêt des bombardements contre les populations civiles. Bachar al-Assad ne peut être en aucune façon l'avenir de la Syrie", selon le communiqué de l'Elysée.

M.G. avec AFP