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Immigration, fin de vie, écrans... Sur quels sujets Emmanuel Macron envisage des référendums?

Emmanuel Macron sur TF1 ce mardi 13 mai.

Emmanuel Macron sur TF1 ce mardi 13 mai. - Ludovic MARIN

Emmanuel Macron a été interrogé ce mardi soir sur de possibles référendums sur différentes thématiques, comme la fin de vie, les finances publiques ou le rapport des enfants aux écrans.

Les Français seront-ils bientôt consultés, et si oui, sur quelles thématiques? Emmanuel Macron a partagé ce mardi 13 mai son souhait de tenir plusieurs référendums "en même temps", évoquant "une consultation multiple" dans les "mois qui viennent".

"Je ne m'enferme pas dans un calendrier", a-t-il précisé. "Je ne veux pas ici donner trop précisément l'esprit parce que c'est au gouvernement de finir ce travail et après à moi de prendre la décision", a ajouté Emmanuel Macron sur TF1. Le locataire de l'Élysée a tout de même été interrogé sur différentes thématiques, balayant d'ores et déjà certaines idées.

• Un référendum sur la fin de vie "en cas d'enlisement" au Parlement

Interpellé par l'ancien journaliste Charles Bietry sur la fin de vie, le président français a estimé que le référendum "peut être une voie" en cas d'"enlisement" au Parlement, alors que les députés planchent actuellement sur le sujet à l'Assemblée nationale.

Ça "peut-être une voie pour débloquer" la question, a encore expliqué le chef de l'État. "Je le ferais avec beaucoup de précautions", a prévenu le locataire de l'Élysée.

Le président de la République a rappelé son soutien à l'aide active à mourir.

"Je pense qu'il faut faire évoluer notre droit en étant respectueux de tous les débats et de toutes les convictions", a estimé Emmanuel Macron.

Ce dernier souhaite voir émerger du débat parlementaire "un texte d'équilibre" afin "qu'on puisse aider à partir dans la dignité quand il n'y a plus d'espoir, avec des règles et des encadrements".

• Macron "ne voit pas comment" tenir un référendum sur l'immigration

Questionné sur un référendum sur l'immigration, Emmanuel Macron a balayé l'idée, précisant "ne pas voir ce qui rentre dans le champ de l’article 11", rappelant être "garant de la Constitution". Le président ne "voit pas" comment un référendum sur l'immigration "permettrait d'être efficace".

La Constitution précise qu'un référendum ne peut porter que sur "l'organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale de la nation et aux services publics qui y concourent, ou tendant à autoriser la ratification d'un traité".

Déjà fin janvier, le Premier ministre François Bayrou avait fermé la porte à un éventuel référendum sur l'immigration estimant que cette thématique ne peut pas constitutionnellement (...) être un sujet de référendum".

• Un "non" sur la réforme des retraites

Emmanuel Macron en revanche a répondu "non" à la demande de Sophie Binet d'organiser un référendum sur l'abrogation de la réforme des retraites qui avait donné lieu à une très large mobilisation dans les rues en 2023 avant d'être mise en oeuvre sans vote du Parlement, par l'article 49.3 de la Constitution, par l'ex-Première ministre Élisabeth Borne.

Le Premier ministre François Bayrou a invité en début d'année les partenaires sociaux à rediscuter de cette réforme qui fait passer de 62 à 64 ans l'âge légal de départ en retraite, en leur promettant de soumettre au vote du Parlement un éventuel accord.

"Il faut aller au bout de cette discussion", a estimé Emmanuel Macron. "Si vous étiez préoccupé par le sort de ces femmes et de ces hommes, vous seriez resté autour de la table pour les défendre", a-t-il lancé à la responsable syndicale.

• Les finances publiques, "pas un objet de référendum"

Le locataire de l'Élysée a dit "pourquoi pas" à un référendum sur des "réformes" de Bayrou "sur le plan économique et social". "Si certaines peuvent aller au référendum, je dis pourquoi pas?", avance le chef de l'État, précisant que "la fiscalité et le budget c’est une compétence du Parlement".

"Ce n'est pas un objet de référendum", a rappelé le président.

Selon l'article 34 de la Constitution, c'est au Parlement que revient le vote des lois liées aux finances publiques.

• Macron privilégie "une vérification de l'âge" sur les écrans

Évoquant une "jeunesse qui a été percutée par les réseaux sociaux", Emmanuel Macron s'est dit "favorable à ce qu'on impose une vérification de l'âge" préalable à toute inscription sur ces plateformes. Le chef de l'État a appelé à "protéger nos enfants", citant le "harcèlement" ou le "dérèglement du rapport entre les filles et les garçons".

Lors de ses vœux pour l'année 2025, Emmanuel Macron avait déclaré qu'il demanderait aux Français de "trancher" sur des "sujets déterminants". Le dernier référendum en France remonte à mai 2005 et concernait la ratification du traité établissant une Constitution pour l'Europe.

Matthieu Heyman