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"Hors sol", "pétard mouillé", "bavardage": Emmanuel Macron taclé par les oppositions après sa longue interview

Emmanuel Macron sur le plateau de TF1 le 13 mai 2025

Emmanuel Macron sur le plateau de TF1 le 13 mai 2025 - Ludovic MARIN / POOL / AFP

La gauche et l'extrême droite ont critiqué l'interview d'Emmanuel Macron sur TF1, faisant une distinction entre la longueur des échanges et les annonces effectuées par le président de la République.

Circulez, il n'y avait rien à voir. Voilà le message que font passer les oppositions ces dernières heures, faisant de la longue interview d'Emmanuel Macron sur TF1 ce mardi 13 mai un non-événement, alors que cette séquence marquait un retour du président de la République sur la scène hexagonale.

La gauche est unanime. "J'ai rien raté. Il n'a rien dit, rien proposé", tance le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon sur X, après son meeting à Aubenas, en Ardèche. Réactions similaires pour Olivier Faure et Marine Tondelier.

Réforme des retraites et ArcelorMittal

"Trois heures pour dire aux Français que rien ne va changer", déplore le premier secrétaire du Parti socialiste, quand la cheffe des Écologistes juge que l'intervention du président était "un pétard mouillé".

Patron du parti communiste français, Fabien Roussel s'arrête plus particulièrement sur l'échange qui s'est déroulé entre le chef de l'État et Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT. L'ex-député du Nord déplore que le premier n'ait pas repris des propositions de la seconde.

Que ce soit pour l'organisation d'un référendum sur la réforme des retraites, des pistes pour financer l'abrogation de celle-ci, ou la nationalisation d'ArcelorMittal, qui envisage de supprimer environ 600 postes dans sept sites industriels du nord de la France - soit autant de mesures soutenues par la gauche.

"Voilà la vision du 'dialogue social' façon Macron. Pendant qu'il s'autocongrature, la France attend", dénonce Fabien Roussel.

"Une impuissance généralisée"

L'extrême droite n'est pas davantage convaincue par cette interview présidentielle. Elle qui réclamait, une nouvelle fois, un référendum sur l'immigration n'a pas été entendue. Emmanuel Macron rappelant que ce sujet n'entre pas "dans le champ de l'article 11" de la Constitution définissant les thématiques sur lesquelles il est possible de consulter les Français par la voie référendaire.

"Cette émission d'Emmanuel Macron est à l'image de son mandat: un bavardage vain qui ne masque plus son impuissance généralisée. Pas même l'annonce d'un grand référendum n'est venue rehausser l'intérêt d'une prestation inutile", tacle ainsi Jordan Bardella, le président du Rassemblement national.

Même ton pour Éric Ciotti, qui est allié la formation de Marine Le Pen depuis les dernières élections législatives. "Le Président Macron ne change pas! Jupiter reste hors-sol! Malgré sa double défaite électorale, malgré la censure, malgré trois premiers ministres en 1 an! Le même déni. La même impuissance", cogne l'ancien boss du parti Les Républicains.

Interrogé pendant plus de trois heures ce mardi, Emmanuel Macron a abordé de nombreux aspects de la politique française, des prisons à la politique fiscale en passant par le financement du modèle social alors même qu'il est privé de majorité à l'Assemblée nationale depuis la dissolution qui le cantonnait ces derniers mois à son rôle diplomatique.

Concernant l'annonce d'un éventuel référendum, objet des interrogations avant sa venue sur TF1, le président a évoqué "une consultation multiple", "plusieurs référendums en même temps dans les mois qui viennent", parlant d'une possible question sur les écrans et l'accès aux réseaux sociaux pour les moins de 15 ans.

Interrogé sur la fin de vie, après un témoignage de l'ancien journaliste Charles Biétry atteint de la maladie de Charcot, il a dit souhaiter que la proposition de loi en cours d'examen "soit votée" au Parlement. Mais sans exclure d'en appeler aux Français en cas d'"enlisement" parlementaire.

Baptiste Farge