Hollande: "Le conflit à Air France ne résume pas l'état de la France"

Au matin de la conférence sociale organisée à Paris, François Hollande a refusé sur RTL de juger l'état de la France sur la base du médiatisé conflit d'Air France. "Le conflit à Air France ne résume pas l'état de la France" et "ce n'est pas l'absence de dialogue social, c'est un manque de dialogue", a expliqué le président de la République qui estime qu'il est encore possible "d'éviter les licenciements" alors que 2.900 emplois sont menacés.
"On peut éviter des licenciements si les pilotes font le nécessaire, si la direction fait des propositions, si le personnel au sol prend conscience de certaines réalités", a-t-il insisté. "Chacun doit faire la part du chemin", a encore souligné le président.
Quant à l'arrestation de 5 syndicalistes dès 6 heures du matin, le chef de l'Etat a affirmé que "la justice a pris cette décision en toute indépendance". "Si je commence à faire des commentaires sur ce qu'elle a fait (...), alors je me perdrai parce que je suis respectueux de l'indépendance. Ensuite je pense qu'il y a d'autres méthodes pour interpeller, mais ce n'est pas à moi de le dire", a ajouté François Hollande.
"Nous avons besoin d'une société apaisée"
Alors que la CGT boycotte le rendez-vous social qui s'ouvre ce lundi, "j'attends des organisations syndicales de l'engagement pour le dialogue" social, a expliqué François Hollande. "Nous avons besoin d'une société apaisée. Il y a des tensions? Bien sûr. Il y a toujours des conflits, toujours des confrontations, toujours des intérêts qui sont divergents. Comment y remédier? Par la violence? Sûrement pas. Par de l'apaisement, donc par le dialogue".
"L'objet même de la conférence sociale, c'est de donner une feuille de route pour l'année qui vient, pour aborder les grandes questions qui sont posées dans le pays, c'est-à-dire l'emploi, de formation et de préparation de l'avenir"
La CGT, par la voix de son chef de file Philippe Martinez, a qualifié la conférence sociale de "grand-messe d'experts patronaux".
"Il veut me parler, qu'il me parle, il ne veut pas me serrer la main, tant pis"
François Hollande a aussi défendu sa réaction lors de l'incident de Saint-Nazaire, où deux syndicalistes avaient refusé de lui serrer la main, l'opposant implicitement au "casse-toi pov' con" lancé par son prédécesseur Nicolas Sarkozy.
"Un syndicaliste vient vers moi (...). Il préfère ne pas me serrer la main, je vais m'en aller? Je vais prononcer une phrase -vous savez il y en a eu-, qui pourrait également être regardée comme vulgaire ou grossière, sûrement pas", a déclaré le chef de l'Etat sur RTL, dans une allusion transparente à la fameuse phrase de l'ancien président au Salon de l'Agriculture.
"Moi, je le regarde en face. Il veut me parler, qu'il me parle, il ne veut pas me serrer la main, tant pis pour lui, parce que dans la vie, celui qui manque de respect est celui qui commet la faute, pas celui qui est l'objet de cette indélicatesse".