Hollande en célibataire à Washington: comment le protocole a été modifié

Pour le premier déplacement officiel d'un président français aux Etats-Unis depuis 18 ans, le côté "solo" de la visite de François Hollande a frappé les esprits des deux côtés de l'Atlantique. Quelques changements au protocole plus tard, la situation reste sous contrôle.

En visite chez l'Oncle Sam jusqu'au jeudi 12 février, François Hollande succède à Jacques Chirac, dernier président de la République française à s'être rendu officiellement aux Etats-Unis, en 1996.

Mais l'actuel président s'y trouve "non accompagné", sans première dame.

Or, les responsables du protocole américain ont eu la confirmation définitive de la situation conjugale de François Hollande il y a moins d'une semaine. Il a donc fallu adapter le programme de la visite, dès l'arrivée de François Hollande à l'aéroport, à Washington.

Hollande accompagné dès sa descente d'avion

Ainsi, dès que le président de la République pose le pied sur le tarmac de la base militaire d'Andrews près de Washington, Natalie Jones, la responsable du protocole américain, se précipite pour accueillir François Hollande, qui se voit remettre un bouquet de fleurs par une petite fille.

Sans dame à qui offrir ledit bouquet, les fleurs repartiront discrètement dans les bras de la petite fille, visiblement déçue.

Pendant toute la durée de l'hymne national français qui suit, la chef du protocole américain se tient debout à côté de François Hollande sur le tapis rouge, remplaçant ainsi la première dame, absente, pour la pose et pour les photos. Le protocole a changé, mais l'honneur est sauf.

Un dîner presque parfait

A table, mardi soir, au dîner d'Etat à la Maison Blanche, dont les 300 invitations mentionnant Valérie Trierweiler ont dû être réimprimées, la question du plan de table se pose. François Hollande, souriant, est finalement assis entre Michelle et Barack Obama.

A la place de la première dame française, à gauche du président américain, les organisateurs trouvent une autre compagnie féminine: Thelma Golden, directrice du musée d'art contemporain "Studio" de Harlem, à New York.

Au cours du dîner, il y a bien un moment gênant alors que se produit la chanteuse Mary J. Blige: les époux Obama apprécient ensemble la musique, comme n'importe quel couple complice, rendant François Hollande un peu crispé.

Quant au maintien des divertissements au dîner, Walter Scheib, l’ancien chef cuisinier de la Maison Blanche, s'était permis une pointe d'ironie: "Si François Hollande demande à Michelle Obama de danser avec lui, ça va faire la 'une' de tous les tabloïds – 'Un Français renverse la première dame!'"

Finalement, pas de modification au programme, et rien en vue dans la presse à sensation pour le moment.

Les événements "spécial première dame" annulés

Comme le veut la tradition des visites officielles aux Etats Unis, la première dame américaine accompagne son homologue pour une visite d'école à Washington, et l'invite ensuite à prendre le thé.

Ces deux évènements écartés du planning, le déplacement en solitaire du chef de l'Etat Français aura eu ses moments inhabituels, mais sans plus de conséquences fâcheuses que lors de la visite en "célibataire" de son prédécesseur, Nicolas Sarkozy.

Fin 2007, l'ancien président avait rendu une visite officieuse à George W. Bush, sans être accompagné de Cécilia, son épouse d'alors. L'annonce de leur divorce avait surpris les époux Bush trois semaines avant le dîner, mais n’avait pas impacté les cordiales relations franco-américaines, qui le sont restées, semble-t-il, entre Barack Obama et son homologue François Hollande.

François Bouttemy