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Emmanuel Macron cherche un nouveau départ avec son cap des "100 jours"

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Lors de son allocution télévisée, Emmanuel Macron a fixé les priorités de la suite de son quinquennat à un horizon de 100 jours. En utilisant cette expression, habituellement réservée au début d'un quinquennat, le chef de l'État cherche à repartir depuis la case départ, après la promulgation de la très contestée réforme des retraites.

Les 100 jours. L'usage de la formule revient habituellement à désigner le début d'un quinquennat, le moment où le président de la République fixe le cap pour les cinq années de son mandat.

L'expression fait également référence à une période historique datant de 1815: cette année-là, Napoléon Ier, de retour d'un exil sur l'île d'Elbe, reprend le pouvoir en France avant d'abdiquer une seconde fois après la défaite à Waterloo quelques mois plus tard.

Deux contextes bien différents de la situation actuelle. Emmanuel Macron a entamé son second quinquennat il y a quasiment un an jour pour jour, le 22 avril 2022. Par ailleurs, son destin n'est en rien similaire à celui de Napoléon Ier évoqué plus haut.

En effet, sa récente élection comme président ne traduit pas un retour aux commandes mais la prolongation de son séjour à l'Élysée. Par ailleurs, rien ne dit que l'histoire se terminera par une débâcle de son camp lors de la prochaine échéance élyséenne - à laquelle il ne pourra se présenter - même si Marine Le Pen a le vent en poupe dans les derniers sondages.

"On efface tout et on recommence"

Pour autant, l'hôte de l'Élysée a bien évoqué l'ouverture d'une période de "100 jours d'apaisement" lors de son allocution télévisée devant les Français, intervenue ce lundi soir, soit deux jours après la promulgation de la très contestée réforme des retraites.

Une façon pour lui de sortir de la crise et de se projeter sur la suite. D'ici au 14 juillet, le président a fixé trois priorités: "le travail", la "justice et l'ordre", ainsi que le "progrès pour mieux vivre".

Sans pour autant annoncer de grandes nouveautés. La plupart des mesures - mise à disposition de médecin traitant pour tous les patients atteints de maladies chroniques, création de nouvelles brigades de gendarmerie dans les campagnes, meilleure rémunération des enseignants - avaient déjà été évoquées précédemment par Emmanuel Macron.

Pour Matthieu Croissandeau, éditorialiste politique sur BFMTV, le président "a choisi une réponse programmatique, en nous reservant son projet présidentiel". En quelque sorte, il s'agit "d'un retour à la case départ". "On efface tout et on recommence". Pour autant, "qui a envie, pour sortir de cette crise, d'un programme d'Emmanuel Macron?" à l'heure où sa popularité s'est largement étiolée.

"Sujets du quotidien"

Invité de France Info, Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, s'est occupé de l'habituel service après-vente. Pour justifier le choix de l'expression des "100 jours", il a avancé une "période particulière". Elle s'est traduit par une "crise sociale forte dans notre pays", mais "beaucoup de Français nous parlent, à côté du sujet des retraites, de sujets du quotidien qui leur sont chers". Sous-titres: il est temps de passer à autre chose et de définir un nouveau cap.

Évidemment, les syndicats et les oppositions ne veulent pas laisser Emmanuel Macron appuyer si facilement sur le bouton reset. Proposition de loi pour abroger la réforme des retraites, nouvelle motion de censure, seconde demande de référendum d'initiative partagée (RIP), mobilisation du 1er mai... de nombreuses initiatives sont en préparation de part et d'autre pour mettre en échec l'exécutif. Et faire en sorte que le sujet continue d'occuper l'agenda.

Baptiste Farge