Calendrier social chargé, Assemblée divisée... Le casse-tête d'Emmanuel Macron pour nommer un nouveau Premier ministre

Le Premier ministre français François Bayrou (à droite) arrive pour entendre le président français Emmanuel Macron prononcer un discours devant les chefs de l'armée à l'Hôtel de Brienne à Paris le 13 juillet 2025, à la veille du défilé annuel du 14 juillet dans la capitale française. - AFP
Pour la première fois sous la Ve République, un Premier ministre est tombé sur un vote de confiance. François Bayrou, avec 364 députés qui ont refusé de la lui accorder, doit remettre sa démission ce mardi 9 septembre à Emmanuel Macron. Inédit également sous la Ve République, longtemps réputée pour sa stabilité politique, cinq chefs du gouvernement se sont succédés depuis le début du quinquennat en 2022.
Après la chute de Matignon, les regards se tournent vers l'Élysée, où le chef de l'État va devoir nommer un nouveau Premier ministre, dans "les tout prochains jours", a-t-il promis. Un casse-tête de taille, qu'il n'arrive pas à dénouer depuis plus d'un an: trouver un Premier ministre susceptible de survivre dans un paysage parlementaire sans majorité.
Un calendrier social tendu
Alors que 52 jours s'étaient écoulés entre la démission du gouvernement de Gabriel Attal et la nomination de Michel Barnier, Emmanuel Macron a cette fois assuré qu'il voulait "aller vite". Notamment à cause du calendrier extrêmement chargé des prochains jours.
Mercredi 10 septembre, le mouvement de protestation "Bloquons tout", né sur les réseaux sociaux et soutenu par la gauche, cristallise les tensions. Ensuite, en fin de semaine, vendredi, l'agence Fitch pourrait dégrader la note de la dette française et engendrer des turbulences sur les marchés financiers. Enfin, le 18 septembre, l'intersyndicale a appelé à une mobilisation nationale, dans la continuité du 10.
Dissolution, destitution ou cohabitation?
Emmanuel Macron va également devoir composer avec les oppositions, et leurs aspirations radicalement opposées. Alors que Gabriel Attal, pour le socle commun, estime qu'il faudrait nommer un "négociateur" pour aboutir à "un accord d'intérêt général" jusqu'à 2027, le Rassemblement national demande une nouvelle dissolution.
C'est "une obligation" pour le chef de l'État, a affirmé Marine Le Pen à la tribune de l'Assemblée nationale lundi. La France insoumise, elle, appelle à la destitution du président et à la tenue d'une présidentielle anticipée. Les socialistes et les Écologistes souhaitent, eux, un Premier ministre de gauche, issu des rangs du NFP pour les Verts. Olivier Faure, lui, s'est déjà porté candidat à plusieurs reprises, et à nouveau lundi soir.
Qui alors pour remplacer François Bayrou? Comme avant chaque nomination à Matignon, une liste de noms, parmi les proches d'Emmanuel Macron, circulent. Le nom du ministre des Armées Sébastien Lecornu alimente les spéculations, même si le ministre des Armées a déjà expérimenté un revirement élyséen. Même chose pour la ministre du Travail et de la Santé, Catherine Vautrin.
À moins que le président n'écoute ceux qui lui recommandent "un parfum de cohabitation", auquel cas le président Les Républicains des Hauts-de-France Xavier Bertrand pourrait tenir la corde. Une figure qui sera toutefois probablement censurée par le Rassemblement national.