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Blocage le 10 septembre, censure du gouvernement Bayrou... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Jean-Luc Mélenchon sur BFMTV

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Le chef de file de La France insoumise a accordé une interview d'une heure à BFMTV ce samedi 23 août à BFMTV. Il a une nouvelle fois apporté son soutien au mouvement de blocage du 10 septembre prochain et a dit "agir pour une présidentielle anticipée".

Appel à la grève générale le 10 septembre, une motion de censure prévue pour "faire tomber" le gouvernement de François Bayrou dans la foulée... Depuis Châteauneuf-sur-Isère, dans la Drôme, où se déroulent les universités d'été de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon a répondu longuement ce samedi 23 août à BFMTV sur les enjeux de cette rentrée et les grands dossiers internationaux.

•"Il y a une immense colère populaire"

La France insoumise s'est résolument positionnée sur le mouvement de blocage du 10 septembre prochain en le soutenant tandis qu'une partie des organisations syndicales n'ont pas encore décidé de leur soutien ou non. Au lendemain de son appel à la grève générale, Jean-Luc Mélenchon estime qu'il "y a une immense colère populaire que même les membres de la majorité gouvernementale reconnaissent".

"Elle cherche à s'exprimer et de toutes les manières possibles, elle est cadenassée", estime encore le chef de file de La France insoumise alors que les organisations syndicales "Elle s'est répartie, si bien qu'on ne sait plus qui vraiment là-dedans est à l'initiative du mouvement."

Et Jean-Luc-Mélenchon de se poser déjà la question de la suite du mouvement si la première journée de mobilisation venait à être un succès: "Si l'action est réussie le 10, la question c'est qu'est-ce qu'on fait le 11, et puis le 12?"

• François Bayrou est "irresponsable"

Voyant dans le plan d'économies de François Bayrou de près de 44 milliards d'euros un plan "injuste, brutal", Jean-Luc Mélenchon juge que le Premier ministre "ne prend pas l'argent qui est disponible", mène une "politique de classe" et qu'il est "irresponsable"

"Si vous voulez trouver 43 milliards, rangez vos ciseaux", a appelé Jean-Luc Mélenchon. "Allez plutôt chercher l'argent là où il se trouve", par exemple en taxant les superprofits ou par l'instauration de la taxe Zucman sur le patrimoine.

Pour éviter que le budget proposé par François Bayrou ne devienne réalité, La France insoumise prévoit donc de déposer une motion de censure dès le début de la session parlementaire, le 23 septembre: "Ne perdons pas de temps, censurons tout de suite."

• Mélenchon "agit pour une présidentielle anticipée"

Au-delà de la censure du gouvernement de François Bayrou, Jean-Luc Mélenchon se projette déjà dans l'après. Qui passerait alors inexorablement par la démission d'Emmanuel Macron. Si celui-ci a juré qu'il ne quitterait pas l'Élysée par anticipation et qu'il resterait "jusqu'au dernier quart d'heure", le chef de file de LFI souhaite avancer l'horloge.

"Nous allons lui procurer le dernier quart d'heure", promet celui qui dit "agir pour obtenir une présidentielle anticipée".

Tout en "garanti(ssant) qu'il y aura une candidature insoumise", Jean-Luc Mélenchon affirme "attendre de voir" avant de dire s'il sera celui qui la portera. "Moi je peux être une solution à condition que les gens soient d'accord", glisse-t-il.

• À Gaza, une "abomination" et un "génocide"

Alors que l'ONU a officiellement évoqué un état de "famine" dans la bande de Gaza, Jean-Luc Mélenchon a qualifié la situation dans le territoire palestinien d'"abomination" et de "génocide".

Concernant la reconnaissance par la France d'un État palestinien, voulue par Emmanuel Macron mais que Benjamin Netanyahu voit comme ne "faisant qu'attiser le feu antisémite", Jean-Luc Mélenchon a déclaré que le Premier ministre israélien n'avait "pas l'autorité pour parler au nom des juifs dans le monde".

• En Ukraine, Mélenchon s'en repose à l'ONU

Comment parvenir à une paix "juste et durable" en Ukraine, comme ne cessent de le réclamer notamment les pays faisant partie de la coalition des volontaires et apportant leur aide à Kiev? Pour Jean-Luc Mélenchon, cela doit d'abord passer par un cessez-le-feu. Et si ensuite il devait y avoir des cessions de territoire entre l'Ukraine et la Russie, "l'important, c'est qu'on fasse voter" les populations concernées et qu'un tel vote soit organisé sous l'égide de l'ONU, insiste-t-il.

Quant à l'éventuel envoi de troupes en retrait du front pour garantir la sécurité de l'Ukraine, Jean-Luc Mélenchon estime qu'il ne peut s'agir que de casques bleus de l'ONU. "Dans le cadre de l'ONU, doit-il y avoir des Français ?Oui, comme il peut y en avoir par exemple au Liban, où il y a une force d'interposition dans laquelle il y a des Français", a-t-il ajouté.

• Mélenchon justifie le refus d'accès à un journaliste

La France insoumise a refusé l'accréditation d'Olivier Pérou pour ses universités d'été, le journaliste du Monde étant, avec sa consoeur de Libération Charlotte Bellaïch, le coauteur de La Meute, livre-enquête ne ménageant pas le mouvement.

Dénonçant La Meute comme étant un livre "cousu d'insultes", de "diffamations" et "mises en cause de la vie privée", Jean-Luc Mélenchon a réfuté toute atteinte à la liberté de la presse et mis en avant le fait que "70 journalistes" étaient présents aux universités d'étés de son mouvement.

Vincent Gautier