Régionales: en visite dans la Somme, Emmanuel Macron se défend "d'interférer" dans la campagne
À trois jours du premier tour des élections régionales, Emmanuel Macron entame ce jeudi en Picardie une nouvelle étape de son "tour de France des territoires" - censé lui permettre, officiellement, de "prendre le pouls du pays". Lors de sa visite à Poix-de-Picardie, le président de la République a répondu aux critiques, notamment de Xavier Bertrand, qui l'accusent d'interférences avec la campagne en cours.
"Je ne touche à aucun des sujets qui sont régionaux", s'est défendu le président de la République. "Je n’interfère pas dans cette campagne, je continue simplement le travail pour la Nation et nos compatriotes. (…) Je l’ai dit dès le début, si les régionales sont maintenues, ça ne doit pas empêcher le gouvernement de continuer à travailler, parce que la situation du pays requiert d’être pleinement mobilisés."
Pour rappel, si les ministres sont soumis à l'obligation de réserve électorale, ce n'est pas le cas du président.
"C'est un président en campagne"
Un peu plus tôt dans la matinée, Xavier Bertrand a dénoncé sur France Info la "confusion" causée par les déplacements du chef de l'État. Le président des Hauts-de-France - candidat à sa réélection, également rival potentiel d'Emmanuel Macron en 2022 - a invité ce dernier à plus de clarté:
"C’est un président de la République en campagne (comme moi), mais moi je le dis, je joue la carte de la transparence et de la vérité. Je demande au président qu’il assume également qu’il est en campagne."
Un avis que partageraient de nombreux Français, à en croire un récent sondage réalisé par Odoxa-Blackbone pour Le Figaro: 56% des personnes interrogées voient en cette initiative "une campagne déguisée d'Emmanuel Macron en vue de sa réélection". Interrogé à ce sujet lors de sa visite à Poix-de-Picardie, le chef a nié être déjà candidat.
"J’ai un mandat qui dure jusqu’en mai 2022, donc je suis au travail. On gère la crise sanitaire avec beaucoup de précaution", s'est défendu le chef de l'État lors de son déplacement.