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Régionales en PACA: des élus Les Républicains évoquent une liste face à Renaud Muselier

Le président sortant de Provence-Alpes-Côte d'Azur, Renaud Muselier, le 28 avril 2021 à Marseille

Le président sortant de Provence-Alpes-Côte d'Azur, Renaud Muselier, le 28 avril 2021 à Marseille - Nicolas TUCAT © 2019 AFP

Le président sortant de la région a annoncé dimanche le retrait à son profit de la liste La République en marche.

Plusieurs élus des Républicains ont évoqué ce lundi l'hypothèse d'une liste Les Républicains (LR) face au président sortant de la région PACA Renaud Muselier, après le retrait à son profit de la liste La République en marche (LaREM) pour les régionales.

"Renaud Muselier a fait un choix que je condamne fermement, contre notre famille politique" et qui "va conduire vraisemblablement à l'élection de Thierry Mariani", a déploré sur Europe 1 le député des Alpes maritimes Éric Ciotti pour qui le président de PACA "s'est placé naturellement hors de notre famille politique".

Interrogé sur une possible liste LR face à Renaud Muselier, Éric Ciotti a assuré que c'était "une hypothèse". "Nous allons en débattre", a-t-il ajouté, alors que Les Républicains tiendront mardi un comité stratégique largement consacré à cette question. Il a toutefois exclu de conduire cette éventuelle liste lui-même.

"Nous sommes au pied du mur"

"Nous sommes au pied du mur, dans la mesure du possible il faudrait faire une liste", a affirmé l'eurodéputé François-Xavier Bellamy.

"Le mauvais coup fait à la démocratie, c'est que cette manoeuvre intervient à quelques jours du dépôt des listes" et "c'est évidemment très compliqué à faire mais si le défi peut être relevé, je crois qu'il le faut", a-t-il ajouté sur Public Sénat.

Le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, a lui aussi estimé dans le quotidien Le Figaro que "la logique veut que nous constitutions une liste pour porter nos propres couleurs et nos convictions".

Le maire LR de Cannes, David Lisnard, avait déjà plaidé dimanche dans le journal Nice-Matin pour une "liste claire, nouvelle et fraîche" face à Renaud Muselier.

"Un jeu extraordinairement dangereux"

L'ancien négociateur européen pour le Brexit, Michel Barnier, s'est montré plus réticent, se disant sur France Inter peu favorable à ce "qu'on ajoute des anathèmes aux anathèmes".

Mettant en garde LaREM contre l'idée de "jouer avec le feu", il a averti qu'"en voulant dynamiter, effacer tout ce qui existe entre l'exécutif et le Rassemblement national, on ouvre la voie à quelque chose d'improbable qui est l'élection de Marine Le Pen".

"La volonté du président de la République est de détruire les Républicains", a lui aussi affirmé le député LR du Vaucluse, Julien Aubert, sur BFMTV.

"C'est un jeu extraordinairement dangereux parce qu'à ce jeu-là, on va finir par faire élire Mme le Pen", a affirmé Éric Ciotti pour qui "derrière le pacte" en PACA "il y a des postes, des places qui se négocient" dans un éventuel futur gouvernement.

"Ni Macron ni Le Pen" mais "je ne crois pas qu'on puisse gagner avec pour stratégie de dire: notre seul objectif est de battre le FN", a affirmé le député des Alpes-maritimes, critiqué la semaine dernière pour avoir affirmé que ce qui "différencie" son parti du Rassemblement national est la "capacité à gouverner".

"Deux droites irréconciliables"

Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a estimé lundi matin que l'alliance en PACA entérinait le "divorce" entre "deux droites irréconciliables", en critiquant "ceux qui font alliance localement avec le parti de Nicolas Dupont-Aignan", c'est-à-dire le LR Gilles Platret en Bourgogne-Franche-Comté.

"Je ne suis pas sûr qu'un élu dans la Nièvre change la stratégie de notre famille politique", a assuré Éric Ciotti.

Selon Bruno Retailleau, Nicolas Dupont-Aignan "a compris que Marine Le Pen n'était pas la solution pour la France " et "ses racines, c'est le gaullisme". "Une alliance avec Debout de la France! ne me choque pas", a-t-il affirmé.

C.M. avec AFP