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Présidentielle

Sondages: vers un second tour sans les partis traditionnels?

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La présidentielle est dans dix semaines et pourtant rien n'est encore décidé. Alors qu'en 2012 deux candidats se disputaient la première place, cette année, ils sont cinq à être au coude-à-coude dans les sondages. Et l'hypothèse d'un second tour sans les partis traditionnels semble se dessiner.

François Fillon est empêtré dans les affaires, la gauche est divisée entre Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron n'a pas (vraiment) dévoilé son programme et Marine Le Pen a commencé à rembourser ses emplois présumés fictifs au Parlement européen.

Le paysage politique français est bien divisé à dix semaines de l'élection présidentielle. Et pour la première fois, dans un sondage Elabe réalisé pour BFMTV et L'Express et publié ce mercredi, le candidat LR, François Fillon, est relégué au troisième rang des intentions de vote pour la présidentielle, derrière Marine Le Pen, qui arrive en tête, et Emmanuel Macron. Le second tour qui se dessine aujourd'hui se ferait donc sans les partis traditionnels. Une première. 

"Toutes les enquêtes convergent dans le même sens", explique à BFMTV.com, Yves-Marie Cann, directeur des Etudes politiques chez Elabe. 

Le débat polarisé par les affaires Fillon

Pour le directeur du département Politique et Opinion chez Harris Interactive, Jean-Daniel Levy, cette absence de partis institutionnels s'explique par une débat politique qui ne porte pas sur des idées de fond. 

"Aucun enjeu de campagne n'a encore été posé", analyse Jean-Daniel Levy, contacté par BFMTV.com. "Aujourd'hui, la campagne présidentielle polarise le débat autour de Penelope Fillon, et cela n'est pas assez pour créer une dynamique d'adhésion". 

De fait, les écarts de points dans les sondages sont beaucoup moins importants que pour la précédente présidentielle. Et la suite de la campagne de François Fillon est liée au calendrier judiciaire. Le candidat LR avait annoncé qu'il renoncerait s'il était mis en examen. 

Pour autant, ajoute Yves-Marie Cann, "la défiance est de plus en plus forte". D'où un fort poids du FN dans les sondages. A cela s'ajoute une "forte volonté d'autres visages". Ce qui expliquerait la présence d'Emmanuel Macron au second tour. 

"Le socle électoral du Front national a un rejet très fort des partis traditionnel. Il n'a que peu d'intérêts pour les affaires qui frappent ce parti. En revanche, le socle électoral de François Fillon s'est beaucoup érodé".

Ce qui a laissé une place pour Emmanuel Macron au second tour. Et a, de fait, relégué les partis traditionnels à la troisième et quatrième place dans les intentions de vote.

E. H.