Présidentielle: Emmanuel Macron juge que Marine Le Pen "se planque du peuple"

Emmanuel Macron à Mulhouse le 12 avril 2022 - Ludovic MARIN © 2019 AFP
Après la bienveillance dont s'est réclamé Emmanuel Macron en début de campagne, le président attaque désormais frontalement Marine Le Pen. À 6 jours du premier tour, le locataire de l'Élysée a longuement critiqué son adversaire.
"La candidate d'extrême droite se planque du peuple. Beaucoup de gens qui défendent le peuple, finalement, on les voit rarement discuter avec le peuple", a jugé le candidat ce lundi sur France culture.
"Une violence verbale"
Après une campagne de premier tour en retrait, Emmanuel Macron laboure le terrain tous azimuts, sur des villes qui ont souvent placé son adversaire en tête des suffrages comme lundi dernier à Denain ou encore lors de son meeting à Marseille qui a désigné massivement Jean-Luc Mélenchon.
La représentante du RN a choisi de son côté une stratégie très différente en concentrant principalement ses déplacements sur des communes qui votent massivement pour elle. Son meeting à Avignon jeudi et son déplacement à Caen ce lundi marquent cependant une inflexion dans ses choix. Ces terres ont plébiscité Jean-Luc Mélenchon ou Emmanuel Macron au premier tour.
Pas de quoi convaincre le président.
"Ce sont des candidats (de la famille politique de Marine Le Pen, NDLR) qui galvanisent leurs supporters et qui ne vont pas au contact, qui ne vont pas voir les gens qui ne pensent pas comme eux. Ils ont une violence verbale qui surprendrait s'ils allaient au contact", a encore ajouté le candidat ce lundi sur France culture.
" Ça se fait très bien en Hongrie"
Le quadragénaire a également étrillé les propositions de Marine Le Pen en matière démocratique. La candidate a estimé lors d'une conférence de presse à Vernon mardi dernier que "seul le peuple devrait avoir la possibilité de réviser la Constitution", et non le Parlement. Elle souhaite également "une révolution référendaire".
"J'ai un clivage profond avec la candidate d'extrême droite. Je suis pour réformer la Constitution en respectant la Constitution. Elle, elle propose une réforme de la Constitution sans respecter la Constitution. Ça se fait très bien en Hongrie, ça se fait à la main", a encore dénoncé le candidat ce lundi sur la radio publique.
En pointant du doigt Budapest et son président, Viktor Orbán, Emmanuel Macron renvoie son adversaire à sa visite du mois de novembre en Hongrie.
Elle y avait été accueillie très chaleureusement par le président hongrois, qui fait l'objet de sanctions de la part de la Commission européenne pour non-respect de l'État de droit.