Présidentielle: à Marseille, Macron soigne sa gauche en multipliant les propositions sur l'écologie

En meeting à Marseille ce samedi, le président-candidat avait pour mission de rassembler les électeurs de gauche et les écologistes. Il a proposé notamment un Premier ministre en charge "de la planification écologique".

A gauche toute. Emmanuel Macron, en meeting ce samedi à Marseille, a multiplié les appels du pied aux électeurs de gauche et écologistes qui sont encore nombreux à ne pas vouloir faire barrage au Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen lors du second tour de la présidentielle. Pour ce faire, le candidat de La République en Marche (LaREM) a annoncé de nombreuses mesures autour du climat, tout en rendant hommage à la diversité incarnée par la cité Phocéenne.

Pour son dernier meeting de l'entre-deux-tours, le président sortant a choisi la deuxième ville de France, qui a placé Jean-Luc Mélenchon en tête au premier tour (31%), près de 9 points devant sa candidature. Sur la scène installée au Parc Pharo, Emmanuel Macron a notamment proposé un "projet qui promet de réconcilier au lieu de diviser, un projet d'ouverture au monde", façon de s'opposer clairement à sa rivale d'extrême droite.

"Nous avons fait sur l'écologie"

Parmi les thèmes abordés à gauche, l'écologie était sans aucun doute le maître mot de son discours. Il a défendu son bilan en la matière:

"Pendant cinq ans, nous n'avons pas rien fait sur l'écologie, nous avons pris des décisions tant de fois reportées", en citant l'exemple de l'abandon du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, de la Montagne d'Or en Guyane ou encore la fermeture des centrales à charbon.

Emmanuel Macron a tendu une main à l'électorat des écologistes du premier tour:

"Nous avons entendu le message qui est celui qu’une bonne partie de nos compatriotes nous ont fait entendre le 10 avril dans les urnes pour mettre l’environnement au cœur de notre campagne et des années à venir pour la France."

Un ministre de la planification énergétique

L'occasion de tacler son adversaire Marine Le Pen en la qualifiant d"incompétente" ou de "climatosceptique" notamment.

Ainsi, le chef de l'État a annoncé que son Premier ministre "sera directement chargé de la planification écologique" afin d'aller "deux fois plus vite" pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Il a proposé un ministre de la planification énergétique . Une mesure qui n'est pas sans rappeler celle de Jean-Luc Mélenchon, le candidat insoumis élimine au premier tour mais dont les voix seront particulièrement convoitées pour le second.

Face à la pollution de l'air qui "cause chaque année 50.000 décès", Emmanuel Macron a par ailleurs promis "un effort massif de purification de l'air dans nos écoles, nos hôpitaux, nos maisons de retraite, tous nos bâtiments publics".

"Le 24 avril sera un référendum pour ou contre l'écologie"

Le candidat a souhaité promouvoir "une économie qui ira vers la neutralité carbone en 2050". Il a aussi associé les entreprises avec des "grands patrons qui seront des patrons verts, éco-responsables".

Il s'est posé en défenseur de la nature en proposant de fermer cinq grandes décharges à ciel ouvert, "ces décharges polluent nos rivières, nos mers, menacent notre biodiversité. (...) Lutter pour nos forêts, nos mers et nos paysages."

Emmanuel Macron a envoyé un message clair en fin de discours. "Le 24 avril sera un référendum pour ou contre l'écologie."

Pauline Boutin avec AFP