Présidentielle: les appels du pied de Macron aux électeurs de gauche, au lendemain au 1er tour

Emmanuel Macron le 11 avril 2022 à Carvin (Pas-de-Calais) - BENOIT TESSIER / POOL / AFP
Un coup de volant à gauche. Alors qu'Emmanuel Macron est arrivé en tête au premier tour ce dimanche soir avec 27,84%, il sait qu'il doit désormais rassembler les électeurs de gauche, au premier rang desquels ceux de Jean-Luc Mélenchon (21,95%). Il a consacré ce lundi à tenter de les convaincre.
Le président a choisi le Nord puis le Pas-de-Calais pour se mettre en scène. Dans ces deux départements qui sont les plus pauvres de France, il n'a pas ménagé ses efforts.
"J'essaie de convaincre les jeunes qui ont voté Mélenchon"
"Je suis là pour convaincre, écouter aussi. (...) J'essaie de clarifier mon programme en montrant qu'il est juste et social. J'ai vu beaucoup de jeunes qui m'ont dit 'j'ai voté monsieur Mélenchon', j'essaie de les convaincre", a lancé le candidat.
Ce geste n'est pas une surprise, alors que le candidat avait déjà salué "la clarté" de son concurrent ce dimanche lors d'un discours devant ses sympathisants Porte de Versailles à Paris.
Le soutien des sympathisants de gauche est pourtant loin d'être acquis. Selon notre dernier sondage Elabe réalisé pour BFMTV et L'Express avec notre partenaire SFR juste avant le premier tour, seulement 34% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon envisageaient de voter Emmanuel Macron au second tour, contre 25% pour Marine Le Pen et 41% qui opteraient pour l'abstention.
La réforme des retraites "se discute"
Très interpellé sur l'allongement de l'âge de départ à la retraite à 65 ans, contenu dans son programme et très contesté à gauche, Emmanuel Macron s'est efforcé de déminer le sujet.
"Je ne veux pas diviser le pays. (...) On ne va pas la faire du jour au lendemain, ça se discute", a-t-il expliqué lors d'un entretien à BFMTV en fin de journée.
Avant de lâcher quelques minutes plus tard: "je suis prêt à bouger, et à dire 'on ne fait pas forcément une réforme jusqu’à 2030 (…) si on sent trop d’angoisse chez les gens'".
Le locataire de l'Élysée a également rappelé à de multiples reprises que sa réforme contient également la hausse des pensions à 1100 euros minimum par mois pour toutes les carrières complètes, et qu'il souhaitait indexer les pensions de retraite sur l'inflation "dès le 1er juillet" et non en janvier prochain comme le prévoit la loi.
"Parler aux classes populaires"
Si la démonstration n'était pas encore assez claire, le président a été très direct en fin de journée. "Ce qui m'intéresse, c'est de parler aux classes populaires", a-t-il enfin lâché.
Parmi les autres sujets que devrait aborder le président-candidat ces prochains jours pour convaincre à gauche, on devrait trouver le versement social à la source, ou encore le droit opposable à la garde d'enfants pour les mères célibataires.
"On va montrer que nous sommes cohérents, équilibrés et qu'on ne laisse jamais les plus fragiles au bord de la route", insistait le député Jean-Charles Colas-Roy, qui a planché sur le programme, interrogé récemment par BFMTV.com.