Présidentielle: dans les coulisses du dépôt des parrainages au Conseil constitutionnel

Chaque jour, le ballet se répète au Conseil constitutionnel. Au sein de l'institution, un processus très précis vise à valider chaque parrainage de maire permettant aux candidats de se présenter au scrutin du 10 avril prochain.
Tous les matins, peu après 8 heures, les parrainages sont livrés au Conseil, rue de Montpensier, dans le 1er arrondissement de Paris. Mardi, ce sont très exactement 279 enveloppes qui ont été réceptionnées, puis scrupuleusement contrôlées par les agents du Conseil constitutionnel. D'abord en vérifiant qu'il y a bien le même nombre d'enveloppes que les plis de La Poste, et qu'elles sont toutes conformes au modèle imposé.
Aucune enveloppe pour Marine Le Pen
Dans un second temps, les parrainages vont au bureau de la centralisation, au quatrième étage, où le contenu est à son tour vérifié. Les formulaires sont dépliés, et répartis dans une bannette pour chaque candidat. Ce mardi, celle de Marine Le Pen est restée vide.

La candidate du Rassemblement national, à la peine pour récolter les 500 signatures nécessaires, a décidé de mettre sa campagne en suspens pour finir d'obtenir tous ses parrainages.
Après un contrôle visuel de chaque formulaire, les fonctionnaires du Conseil constitutionnel vérifient la conformité des données qui ont été saisies, en s'appuyant sur la base du répertoire national des élus. C'est à ce moment-là que sont détectées la plupart des erreurs:
"Dans les causes très récurrentes, il y a les difficultés sur les mentions d'état civil, en particulier les dates de naissance des élus", explique Jean Maia, secrétaire général du Conseil constitutionnel.
Date butoir au 4 mars
Pendant toutes ces vérifications, les neuf membres du Conseil constitutionnel se réunissent au premier étage afin d'étudier chaque présentation, y compris celles qui sont rejetées, ou contestées. En 2017, 14.296 parrainages avaient été validés par les Sages.
"On est un petit peu au-dessus des chiffres de la dernière fois", analyse Laurent Fabius, président du Conseil constitutionnel. "Mais il faudra attendre jusqu'à la fin, le 4 mars", prévient-il.
C'est ensuite le président du Conseil constitutionnel qui annoncera le 16 mars les résultats définitifs. À ce moment-là, les candidats qui pourront se présenter au premier tour de l'élection présidentielle seront connus.