Présidentielle 2027: un sondage donne la gauche unifiée avec ou sans Mélenchon au second tour

Olivier Faure, Marine Tondelier, Fabien Roussel et François Ruffin le 17 janvier 2023 - Thomas SAMSON / AFP
De quoi donner le sourire à une partie de la classe politique. Un sondage Harris interactive pour le magazine Regards indique que 26% des personnes interrogées pourraient voter pour un candidat du Nouveau front populaire (NFP) si toutes les composantes partaient unies.
Cette candidature qui réunirait La France insoumise, les communistes, les socialistes, les écologistes, Raphaël Glucksmann (Place publique) et François Ruffin (Picardie debout) permettrait de passer la barre du premier tour.
Avec ou sans un candidat LFI, la gauche au second tour
Elle devrait alors affronter la personne qui incarnerait le Rassemblement national, que ce soit Marine Le Pen, sous le coup d'une peine d'inéligibilité pour laquelle elle a fait appel ou Jordan Bardella avec 34%.
Cette affiche de second tour place loin derrière le candidat du camp présidentiel qui ne récolte que 19% des voix. Il pourrait s'agir d'Édouard Philippe, dans les starting-blocks pour 2027 ou encore Gabriel Attal qui envisage sérieusement la possibilité. Quant aux Républicains, en pleine course interne pour leur présidentielle, ils ne récolteraient qu'à peine 10%.
Autre hypothèse sur la table: celle de la gauche qui partirait en ordre dispersé. Dans une telle configuration, La France insoumise et son candidat très probable Jean-Luc Mélenchon récolterait 8% des voix tandis que le reste de la gauche qui se présenterait ensemble récolte 20%.
Mais même dans ce cas de figure, la candidature d'union est toujours en mesure de se qualifier pour le second tour face au RN qui récolterait toujours 34% des voix.
Clémentine Autain candidate
Autant dire que ces différents scénarios plaident clairement pour une candidature d'union de l'ensemble du Nouveau front populaire et suscitent les appétits de ceux qui la défendent.
L'ex-insoumise Clémentine Autain, qui siège désormais parmi les écologistes à l'Assemblée nationale, s'est dit dans la foulée de la publication du sondage "candidate à représenter l'ensemble de la gauche" et les Verts.
Même son de cloche pour la patronne des Écologistes Marine Tondelier qui s'est appuyé sur cette étude pour valider la stratégie qu'elle défend depuis des mois. "Notre électorat le demande, alors qu'est-ce qu'on attend?", a-t-elle feint de s'interroger sur X.
Scepticisme
Dans les rangs des socialistes, pas grand-monde ne croit cependant possible que La France insoumise accepte une candidature unique si elle ne se fait pas au profit de son candidat.
Interrogé sur France inter mercredi, Olivier Faure a jugé que "les insoumis s'étaient exclus d'eux-mêmes" de l'union de la gauche ces derniers mois. En cause notamment: des stratégies divergentes sur l'opportunité de censurer le Premier ministre François Bayrou.
Quant à La France insoumise, son chef de file Manuel Bompard a accusé sur X son homologue socialiste "de faire mine de plaider pour l'union" mais "d'excommunier la force de gauche la plus importante".
Les députés insoumis sont 71 contre 66 pour les socialistes et leur poids lors de la dernière présidentielle n'a rien à voir. Jean-Luc Mélenchon a remporté 21,95% des voix, très loin devant Anne Hidalgo avec un famélique 1,75%.
Une primaire très incertaine
Dans l'espoir de parvenir à avoir une candidature qui unit toute la gauche, une partie d'entre elle plaide pour une primaire qui mettrait sur la ligne de départ tous les candidats putatifs.
Marine Tondelier a ainsi défendu le week-end dernier lors de sa réélection à la tête des Écologistes "une primaire des territoires", qui serait organisée autour de débats spécifiques dans différents départements pour parvenir à accoucher d'un programme. Charge ensuite d'organiser une primaire "la plus ouverte possible" qui n'a cependant "pas sa préférence".
Sa proposition n'a guère reçu d'écho à gauche à l'exception de Lucie Castets, toujours officiellement candidate à Matignon pour représenter la gauche, qui appelle à "dépasser largement les querelles partisanes".
Se retirer de la course, oui, mais qui?
Il faut dire que le moment n'est guère propice pour les socialistes à aller sur ce terrain, en plein congrès interne. Mais une fois la victoire du sortant Olivier Faure ou de ses concurrents Boris Vallaud ou Nicolas Mayer-Rossignol acté en juin, la question devrait vite revenir sur la table.
Si Olivier Faure reste bien à la tête du PS, il a déjà expliqué vouloir "une candidature commune qui rassemble la gauche et les écologistes de François Ruffin à Raphaël Glucksmann".
Fabien Roussel sera-t-il, lui, d'accord pour renoncer à sa candidature à la présidentielle? Si son résultat en 2022 (2,28%) n'avait rien de conséquent, il avait permis au parti communiste d'avoir une exposition médiatique sans précédent.
Quant aux insoumis, personne n'a oublié dans leur camp que Jean-Luc Mélenchon était souvent crédité sous la barre des 10% un à deux ans avant la présidentielle de 2022. Le patron de La France insoumise a pourtant été le troisième homme du premier tour en 2022. De quoi faire donc relativiser l'impact des sondages 24 mois avant la course à l'Élysée.