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"Ne pas être la gauche la plus bête du monde": l'avertissement de Rousseau à ses collègues du NFP

La députée écologiste Sandrine Rousseau le 1er juillet 2024 à l'Assemblée nationale

La députée écologiste Sandrine Rousseau le 1er juillet 2024 à l'Assemblée nationale - Bertrand GUAY / AFP

La députée écologiste met en garde ses partenaires socialistes et insoumis contre une rupture définitive de l'alliance des gauches, dont LFI a attribué "l'interruption" au PS.

"Il ne faudrait pas que nous soyons la gauche la plus bête du monde". L'avertissement est signé Sandrine Rousseau, interrogée sur France Info ce lundi 10 février. Les destinataires du message de la députée écologiste? Le Parti socialiste et La France insoumise, dont les passes d'armes ne cessent de s'accumuler depuis la nomination du gouvernement Bayrou.

Au point que LFI a attribué au PS l'"interruption" de l'alliance du Nouveau Front populaire mercredi dernier, après l'abstention de la quasi-intégralité des députés socialistes sur les motions de censure déposées en réaction aux 49.3 de François Bayrou sur les textes budgétaires.

"Petites phrases"

"On a une responsabilité historique", souligne Sandrine Rousseau, évoquant "un moment de bascule que ce soit sur le plan écologique, le plan social ou le plan démocratique", alors que l'on "voit les nationalistes gagner à peu près partout".

"Donc je voudrais dire à mes collègues et du PS et de LFI, et de tout l'arc de gauche que vraiment là aujourd'hui la priorité serait de faire un acte fondateur du Nouveau Front populaire. Que nous discutions sur le fond, que nous renforcions notre cohésion plutôt que de partir dans les petites phrases et les oppositions de part et d'autre", poursuit l'élue de Paris.

Elle déplore l'abstention de la plupart des députés PS lors de l'examen de la motion de censure du 16 janvier, déposée à l'issue de la déclaration de politique générale de François Bayrou. Et votée par le reste de la gauche, de même que les deux suivantes sur les textes budgétaires.

"C'était celle des valeurs" et non celle du "budget", souligne Sandrine Rousseau. "Et sur nos valeurs, alors nous avions toute légitimité à censurer ce gouvernement", considère-t-elle, expliquant en avoir discuté de "manière un peu forte" avec ses collègues socialistes.

"Aucun parti n'est propriétaire du NFP"

Des déclarations à l'image du discours des Écologistes. Lesquels cherchent à apparaître comme des garants de l'unité du NFP au milieu de la bataille pour le leadership à gauche que se livrent insoumis et socialistes en vue de la prochaine élection présidentielle.

"Aucun parti n'est propriétaire du NFP", ont martelé les députés verts jeudi dernier dans une tribune pour Mediapart, s'inscrivant contre le souhait de LFI d'exclure le PS de l'alliance. "Laisser le vote de la censure nous diviser serait une erreur fatale", a mis en garde le groupe.

Si Les Écologistes regrettent l'abstention du PS sur la censure, à l'image de Sandrine Rousseau, LFI n'est pas exempt de tout reproche à leurs yeux. Ainsi, toujours dans cette tribune, ils fustigent "l'obsession de l'élection présidentielle, anticipée ou à échéance de 2027", alors que le mouvement de Jean-Luc Mélenchon pousse à la démission d'Emmanuel Macron.

D'ailleurs, les Écologistes, comme les communistes, ont d'abord été sur une position similaire à celle des socialistes, en acceptant de négocier avec le gouvernement. Avant de voter les trois premières motions de censure, comme les insoumis. Un bon trait d'union.

Baptiste Farge