Présidentielle 2027: Clémentine Autain ouvre la porte à une candidature en cas de "démarche commune" de la gauche

La députée Clémentine Autain à l'Assemblée nationale le 12 mars 2025 - JULIEN DE ROSA / AFP
Clémentine Autain se prépare pour l'élection présidentielle de 2027. Ce n'est pas forcément un secret mais l'interview de l'ancienne insoumise ce mercredi 30 avril sur la radio "Ici Drôme Ardèche" a le mérite d'énoncer les choses clairement.
"Je serai sans doute, si nous avons une démarche commune, candidate à représenter l'ensemble de la gauche et des écologistes", déclare la députée de Seine-Saint-Denis, qui siège désormais avec les écologistes à l'Assemblée.
Depuis sa rupture avec LFI lors des élections législatives, Clémentine Autain a participé à la fondation de l'association pour la république écologique et sociale (l'Après) aux côtés d'autres ex-insoumis également partis du mouvement comme Alexis Corbière, Raquel Garrido et Danielle Simonnet.
Une candidature unique jugée "extrêmement réaliste"
Tous réclament une union de la gauche pour la prochaine élection présidentielle, un impératif d'après eux pour vaincre l'extrême droite. Clémentine Autain estime que la possibilité d'une candidature unique est "extrêmement réaliste", rappelant qu'il s'agit d'une "aspiration ultra-majoritaire du peuple de gauche".
"Si nous sommes tous ensemble, nous pouvons accéder clairement au second tour", insiste-t-elle. Pour démontrer que le scénario est plausible, l'élue prend exemple sur la formation de la Nupes puis du Nouveau Front populaire aux élections législatives de 2022 et 2024.
Comme elle, la secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, réélue le 19 avril, plaide pour un cadre commun sans exclure LFI.
L'union est encore (très) loin
Mais cette perspective semble très lointaine à l'heure où nous écrivons ces lignes. Car depuis les élections législatives de 2024, la gauche s'est largement fracturée, entre d'un côté les insoumis et de l'autre les socialistes, dont les désaccords se sont particulièrement illustrés lors des votes de motions de censure contre François Bayrou sur les textes budgétaires.
D'ailleurs chez ces derniers, même le Premier secrétaire Olivier Faure, pourtant partisan du rassemblement, n'inclue pas les insoumis dans sa proposition d'une "plate-forme" commune de la gauche, formulée au sein de sa contribution générale pour le congrès du Parti socialiste.
Une élection interne où plusieurs de ses opposants défendent le principe d'une candidature socialiste quoi qu'il advienne, ce qui exclue donc une primaire avec d'autres formations.
Quant aux insoumis, leur opposition à une éventuelle primaire est bien connue, de même qu'une quatrième candidature de Jean-Luc Mélenchon à l'élection reine semble très probable à l'heure actuelle. Autant dire que les obstacles à l'union sont nombreux, et cela aussi bien pour une alliance hors LFI que pour une coalition comprenant les insoumis.