"Je connais l'extrême droite de l'intérieur": Olivier Faure raconte le "fil rompu" avec son père

Le premier secrétaire du PS Olivier Faure le 20 février 2025 à Paris - Ludovic MARIN © 2019 AFP
"Je connais l'extrême droite de l'intérieur". C'est la conviction du Premier secrétaire sortant du Parti socialiste Olivier Faure, qui dresse dans son ouvrage Je reviens te chercher, sorti ce mercredi 30 avril, un portrait intime de son père, fervent électeur de l'extrême droite.
Né dans une famille influencée par les écrits de Charles Maurras et de l'Action française, Bruno Faure a ensuite rejoint la gauche, après avoir été nommé fonctionnaire à La Réunion, avant de revenir dans les dernières années de sa vie à l’extrême droite.
"Il a été séduit par la thèse du grand remplacement"
Sûrement "parce que ce monde allait peut-être trop vite pour lui", analyse Olivier Faure ce matin au micro de France Inter. "Il a été séduit par la thèse du grand remplacement. Il pensait que la situation à laquelle il avait appartenu était en danger".
Un "déchirement" pour le député de Seine-et-Marne, qui dit vouloir, à travers ce livre, "combattre", cette extrême droite dont les idées ont bercé son enfance. "Ce livre, c'est l'histoire d'un fil rompu avec un homme, mon père", explique-t-il, mais pas que, c'est également un appel aux électeurs qui ont quitté les bancs de la gauche au profit de l'abstention ou de Marine Le Pen.
La droite "n'a pas changé"
Interrogé sur les similarités entre l'extrême droite de son père, et le parti du Rassemblement national dont Marine Le Pen est la cheffe de file, Olivier Faure est sans appel:
"La matrice de Madame le Pen est la même que celle de mon père", affirme-t-il.
"La réalité est que ces gens n'ont pas changé. Ils ont euphémisé leur discours, ils l'ont modifié, ils ont cherché à se rendre acceptables, mais le fond de sauce est resté le même et donc c'est ça que je veux combattre". Une joute, que le député a d'ores et déjà amorcé dans les pages de son ouvrage qui apparaît comme un instrument au service d'une mission politique, d'un devoir moral.
Sur X, ce mercredi matin, Olivier Faure a d'ailleurs dit vouloir "revenir chercher" tous ceux "qui sont partis gonfler les rangs de l'extrême droite". "Ces classes populaires qui votaient massivement pour la gauche et qui préfèrent Bardella ou Le Pen. Je ne m'y résous pas. Notre vocation, c'est de les retrouver".
Né d'un père français et d'une mère réfugiée vietnamienne, Olivier Faure voit dans le mariage de ses parents la preuve que les opinions peuvent évoluer. "C'est la démonstration que parfois, grâce à l'amour, on peut modifier beaucoup de choses", estime-t-il encore sur France Inter.
Issue d'une famille vietnamienne nationaliste, rien ne prédestinait sa mère à rencontrer son père. "Si mes deux grands-pères s'étaient rencontrés, je ne sais pas ce qu'ils se seraient racontés tant la vie, leurs consciences et leurs préjugés les avaient conduit loin l'un de l'autre", explique Olivier Faure.
Et pourtant, "mes parents se sont aimés et ma mère a été aimée par mon grand-père et ma grand-mère parternel, mes oncles et mes tantes", conclut-il.