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Condamnation de Marine Le Pen: un Eurois jugé en juin pour outrage envers la présidente du procès

Palais de justice (PHOTO D'ILLUSTRATION).

Palais de justice (PHOTO D'ILLUSTRATION). - Thomas SAMSON

Un Eurois, né en 1946 et inconnu des services de polices, sera jugé le 24 juin à Evreux. Il est accusé d'outrage envers la présidente du procès du Rassemblement national et de Marine Le Pen.

Un homme qui avait diffusé sur les réseaux sociaux un message dénigrant la présidente du tribunal au procès du Rassemblement national (RN) et de Marine Le Pen sera jugé le 24 juin à Evreux pour outrage envers la magistrate parisienne, a indiqué lundi le parquet.

Cet homme né en 1946 et demeurant sur la commune de Mesnils-sur-Yton (Eure) avait été placé en garde à vue jeudi par la gendarmerie. Il a reconnu "la matérialité des faits" qu'il "regrette" mais "conteste leur caractère outrageant", a précisé le procureur de la république d'Evreux, Rémi Coutin.

"On ne t'oubliera jamais, regarde derrière toi"

Dans un message publié sur X, il avait qualifié la présidente du tribunal qui a condamné Marine Le Pen et le RN pour détournement de fonds publics au préjudice du Parlement européen d'"ignoble arriviste en service commandé pour accomplir une tâche dégradante", d'après le parquet.

Ce message comportait également les propos suivants: "Que le destin te soit néfaste le plus rapidement possible! Bénédicte de Perthuis, on ne t'oubliera jamais, regarde derrière toi".

"On a estimé que les menaces de mort ne tenaient pas mais on a retenu l'outrage à magistrat dans l'exercice de ses fonctions, qui est puni d'un an d'emprisonnement", a souligné Rémi Coutin.

Le suspect, inconnu des services de police, comparaîtra devant le tribunal correctionnel d'Evreux le mardi 24 juin.

La magistrate placée sous protection policière

L'enquête, dirigée par le parquet de Bobigny, a été menée par la BRDP, brigade de répression de la délinquance contre les personnes.

Le 31 mars, Marine Le Pen, cheffe de file de l'extrême droite, a été condamnée à Paris à quatre ans d'emprisonnement dont deux ferme aménagés sous bracelet électronique et à une amende de 100.000 euros, ainsi qu'à une inéligibilité immédiate de cinq ans qui compromet sa candidature à la présidentielle de 2027.

Le tribunal a estimé qu'elle était au "coeur" du système de détournements de fonds publics mis en place pour payer des salariés du parti avec l'argent du Parlement européen, à hauteur de 4 millions d'euros, entre 2004 et 2016.

Au total 24 personnes ont été condamnées dans ce dossier, en plus du RN en tant que parti politique, 12 ont fait appel de ce jugement.

Depuis le délibéré, les magistrats ayant rendu la décision, et notamment la présidente de la 11e chambre correctionnelle du tribunal de Paris Bénédicte de Perthuis, sont la cible de menaces très virulentes ayant mené au placement sous protection policière de cette dernière.

Mathias Fleury avec AFP