Présidentielle 2022: Royal appelle Hidalgo à "se désister" pour Jadot ou Mélenchon

L'ancienne candidate à l'élection présidentielle Ségolène Royal à Deauville, le 4 septembre 2020. - Lou Benoist / AFP
Ségolène Royal, candidate socialiste à la présidentielle de 2007, a demandé ce vendredi à Anne Hidalgo de "se désister" pour l'écologiste Yannick Jadot ou l'insoumis Jean-Luc Mélenchon, en critiquant la manière dont elle vient déjà de "rétropédaler".
L'idée d'une primaire à gauche pour remédier à sa dispersion, proposée mercredi par celle qui porte désormais les couleurs du PS dans la course à l'Élysée, a reçu une fin de non-recevoir de tous ses concurrents écologistes, insoumis et communistes, qui dénoncent une manoeuvre tactique.
"Si on veut être positif, elle a fait la moitié du chemin en disant il faut l'union", a réagi Ségolène Royal ce vendredi matin chez nos confrères de LCI. Maintenant "il faut qu'elle se désiste pour un des deux candidats qui est devant elle, c'est ça la dynamique d'union, même si c'est dur", a-t-elle prôné.
Hidalgo ne "sait pas comment emballer [son] retrait"
Ségolène Royal a pris la défense des concurrents à gauche de la candidate socialiste. "Jean-Luc Mélenchon a fait un travail, il a été excellent dans son meeting [dimanche]; Yannick Jadot est passé par une primaire qui n'a pas été simple. Donc ils ont fait le job. On ne peut pas tout à coup leur dire de décrocher parce que: 'Moi je change d'avis et je ne sais pas comment emballer mon retrait'", a-t-elle fait valoir, à propos d'Anne Hidalgo.
"L'union ne se décide pas sur un plateau télé, c'est un travail, un respect, un long cheminement", a-t-elle ajouté. Pour la finaliste malheureuse de la présidentielle face à Nicolas Sarkozy, le revirement de la maire de Paris s'explique par le fait qu'"elle a vu le succès de la primaire chez LR", une "primaire réussie" avec "le rassemblement" à la clé.
Toutefois, l'ancienne ministre de l'Environnement s'est dit prête à revenir. "S'il y avait une primaire et si mon nom sortait, je prendrais mes responsabilités", a-t-elle précisé. Et de regretter qu'aucune primaire n'ait été organisée pour choisir la candidate PS pour 2022. "On voit le résultat", a-t-elle cinglé.
"Il faut respecter les électeurs à un moment"
Sur LCI, Ségolène Royal poursuit sa diatribe en fustigeant le revirement tardif de la maire de Paris. "Elle se dit : 'J'ai eu tort, j'aurais dû faire une primaire'. Mais on ne peut pas rétrograder en politique. (...) Il faut respecter les électeurs à un moment. Et l'enjeu majeur, c'est l'absence de projet: les gens veulent savoir pour quoi faire", a insisté l'ancienne ministre.
Avant de conclure: "la politique, c'est à la fois des moments de vérité et l'attention sur le tempo des choses."