Pourquoi Xavier Bertrand participera finalement au congrès LR

Xavier Bertrand à Paris le 6 juillet 2021. - JOEL SAGET © 2019 AFP
Un suspense levé ce lundi soir. "Je participerai à ce congrès", a expliqué Xavier Bertrand sur TF1, après avoir, le 30 septembre dernier, affirmé qu'il ne souhaitait pas participer à "cet affrontement". Sa décision s'explique notamment par le fait qu'il espérait que Valérie Pécresse et Michel Barnier, ses principaux concurrents se retirent à son profit. Sans succès.
Soulagement
"Ce congrès, c'est la seule façon d'avoir un candidat de la droite et du centre à la présidentielle", a même estimé ce lundi le patron des Hauts-de-France. Cette annonce a été accueillie avec soulagement sur les bancs du parti, à l'instar du numéro un des LR, Christian Jacob.
Même son de cloche parmi ses adversaires au congrès comme Eric Ciotti, qui a salué "avec force" cette initiative.
Le revirement de l'ancien ministre du Travail est total alors qu'il appelait il y a encore une dizaine de jours "à se rassembler derrière" sa candidature.
"Primaire, congrès, quelle différence? C'est ce qu'on appelle 'jouer sur les mots'", estime notre éditorialiste Matthieu Croissandeau.
"Dans les deux cas, c'est un vote pour départager les candidats. La seule différence, c'est que le congrès est une primaire fermée, réservée aux seuls militants, alors que la primaire était quelque chose de plus ouvert aux sympathisants", explique-t-il.
Pouvoir être soutenu financièrement par le parti
Parmi les raisons qui expliquent ce changement de cap, il y a le financement de la campagne par le parti, environ 8 millions d'euros, très loin des finances de La manufacture, le micro-parti de Xavier Bertrand.
L'élu a aussi voulu apparaître comme le rassembleur de son camp alors que de plus en plus au sein de la droite s'inquiètaient de la possibilité d'avoir deux candidats sur la ligne de départ.
Chercher les votes des adhérents
Le patron des Hauts-de-France va maintenant devoir convaincre les militants qu'il peut être leur champion pour 2022. Et ce n'est pas encore gagné.
Les 80.000 adhérents à jour de cotisation pourraient ne pas lui pardonner d'avoir quitté le parti en 2017. Bien conscient de ce handicap, Xavier Bertrand a prévu de multiplier les déplacements - jusqu'à deux jours par jour jusqu'au 4 décembre, date du congrès.
"Il a tenté jusqu'au bout d'engager un rapport de force, mais il a sous-estimé ses rivaux, notamment Valérie Pécresse et Michel Barnier. La situation devenait intenable. Il ne pouvait plus faire cavalier seul sous peine de passer pour un diviseur, un mauvais joueur", analyse Matthieu Croissandeau.
Au menu de ces 8 semaines de campagne qui s'annoncent, de probables débats télévisés pour convaincre et mettre en avant ce que l'ex-ministre estime son atout-maître, son poids dans les sondages.
Régulièrement donné légèrement devant Michel Barnier et Valérie Pécresse, l'ancien député a été pour la première fois lundi placé par l’IFOP pour Sud Radio à 16%, ex aequo avec Marine Le Pen, donc en capacité d'accéder au second tour.