Pour Barnier, "tout le monde devient gaulliste mais tout le monde ne l'est pas"

Michel Barnier, interviewé ce mardi matin sur BFMTV-RMC, est revenu sur l'anniversaire de la mort de Gaulle, date devenue un véritable pélerinage politique. L'occasion de tancer Eric Zemmour, qui se réclame du gaullisme.

Alors qu'un embouteillage de personnalités politiques se profile ce mardi autour de la tombe du Général de Gaulle à Colombey-les-deux-Eglises, à l'occasion du 51è anniversaire de sa mort, Michel Barnier, interviewé sur BFMTV-RMC, a jeté un regard sévère sur ce phénomène. L'ex-négociateur en chef du Brexit a d'abord tenu à rappeler qu'il avait "collé des affiches pour le Général dès (ses) 13 ans, sur les bancs du collège."

"Je n'ai jamais confondu de Gaulle avec Pétain"

"Oui, tout le monde devient gaulliste aujourd'hui mais tout le monde ne l'est pas. Nous n'avons pas la même histoire avec Marine Le Pen et Éric Zemmour. Moi, je n'ai jamais confondu de Gaulle avec Pétain", a estimé Michel Barnier.

Une référence au polémiste qui avait estimé que le Maréchal Pétain "avait protégé les juifs français". Cette sortie avait entraîné la condamnation de la classe politique et des historiens, à l'instar de Gérard Noiriel, qui avait dénoncé sur notre antenne des "propos fallacieux".

"Oui" au pass sanitaire conditionné à la troisième dose

L'ancien député européen est également revenu sur l'allocution d'Emmanuel Macron ce mardi soir. Alors que le chef de l'Etat est attendu sur l'éventuel conditionnement du pass sanitaire à la troisième dose pour les personnes éligibles, Michel Barnier l'appelle de ses voeux.

"Je dis oui si les autorites sanitaires le recommandent bien sûr. Il faut encourager, faire confiance aux gens. Laissons les communes gérer cela. N'oublions pas les médecins de ville, les pharmaciens, les vétérinaires qui peuvent faire beaucoup pour la troisième dose ", a-t-il jugé.

"Macron a été dans une gestion élitiste"

Ce satisfecit ne concerne pas l'exercice du pouvoir de l'Elysée sur lequel l'ancien commissaire européen porte un jugement sévère.

"Notre pays a été gouverné de manière solitaire, arrogante. Le président de la République n'a pas la science infuse. Il ne peut pas décider de tout, tout seul. Il a besoin des autres. Il a besoin des syndicats, du Parlement, des collectivités territoriales. Emmanuel Macron a été dans une gestion élitiste. Vous ne m'entendrez pas parler de premier de cordée. En Savoie, on sait ce que c'est. Ca veut dire chacun pour tous", a encore avancé Michel Barnier.

D'après le dernier sondage Ifop-Fiducial, 26% des sympathisants LR estiment Michel Barnier en capacité de gagner la présidentielle, loin derrière Xavier Bertrand, qui récolte 54% des suffrages.

Marie-Pierre Bourgeois