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Présidentielle

Officialisation de la candidature de Macron: Wauquiez l'accuse d'être "monarchique et dictateur"

Laurent Wauquiez à la Maison de la chimie le 9 février 2022

Laurent Wauquiez à la Maison de la chimie le 9 février 2022 - Ludovic MARIN / AFP

En visite à Chartres aux côtés de Valérie Pécresse, le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes a appelé les militants à "faire attention dans cette campagne". "Tout est fait pour que vous n'ouvriez pas les yeux. Le Covid d'abord, l'Ukraine ensuite", a regretté le lieutenant de la droite.

Jusqu'ici relativement discret dans la campagne de Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez veut désormais se faire entendre. En déplacement ce vendredi à Chartres avec la candidate des Républicains, le patron de la Région Auvergne-Rhône-Alpes a sorti la sulfateuse en visant directement le chef de l'État, qui s'est lancé ce jeudi soir officiellement dans la course à la présidentielle.

"Un président monarchique et dictateur"

"Dans cette campagne, faites attention. Tout est fait pour que vous n’ouvriez pas les yeux! Le Covid d’abord, l’Ukraine ensuite (...) Emmanuel Macron est le modèle d’un président de la République tout à la fois monarchique et dictateur", a-t-il estimé à l'issue d'une table ronde avec des élus locaux autour de la décentralisation.

Ces propos font référence à ceux tenus dans la "Lettre aux Français" du chef de l'État, publiée dans la presse quotidienne régionale. "Bien sûr, je ne pourrai pas mener campagne comme je l’aurais souhaité en raison du contexte" géopolitique, a regretté le président.

"Mais avec clarté et engagement j’expliquerai notre projet, notre volonté de continuer à faire avancer notre pays avec chacun d’entre vous", a cependant nuancé le dirigeant.

Un message pour Valérie Pécresse

Laurent Wauquiez vise également les propos tenus par Emmanuel Macron dans La Voix du Nord le 1er février dernier.

"J’ai déjà dit ce que je pensais des projets, de l’enthousiasme et de l’amour que j’ai pour notre pays. Mais j’ai d’abord l’obsession que la phase aiguë de l’épidémie et le pic de la crise géopolitique actuelle soient derrière nous", avait alors avancé Emmanuel Macron devant les journalistes.

Cette attaque en règle de la part de Laurent Wauquiez, en service minimum dans la campagne à l'exception d'un déplacement au Puy-en-Velay en janvier dernier, sont autant de clins d'œil lancés aux militants du parti, lui qui reste très apprécié des sympathisants de droite.

Il sort également du bois à un moment où beaucoup sur les bancs des LR jugent l'élection perdue, à l'instar de l'ancienne ministre Michèle Alliot-Marie, et alors que Valérie Pécresse dévisse dans les sondages. Une façon comme une autre de lui rappeler qu'il faudra compter sur lui dans l'après-2022.

La candidate a d'ailleurs temporisé, après les propos tenus par son lieutenant. "Ses paroles ont dépassé sa pensée", a expliqué son entourage, appelant à une "nécessaire responsabilité dans la crise".

Marie-Pierre Bourgeois