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Présidentielle

"Manque de bienveillance", parrainages...Robert Ménard pessimiste sur les chances d'Éric Zemmour à la présidentielle

Le maire de Béziers, Robert Ménard, lors d'un meeting à Sète, le 22 janvier 2020

Le maire de Béziers, Robert Ménard, lors d'un meeting à Sète, le 22 janvier 2020 - Pascal GUYOT © 2019 AFP

Le maire de Béziers assure que certains élus, qui avaient promis un parrainage au polémiste, ne lui donneraient finalement pas.

Invité ce dimanche en début de soirée sur l'antenne de LCI, Robert Ménard a critiqué sur différents points Éric Zemmour, qu'il avait reçu il y a quelques semaines dans sa ville de Béziers. Dans un premier temps, le co-fondateur de Reporters sans frontières a estimé que les dernières polémiques liées au polémiste, dont l'affaire du doigt d'honneur à Marseille, l'ont desservi. "Il n'est pas capable de se départir de certains propos, le doigt d'honneur ou lorsqu'il dit 'ce type' pour parler d'Emmanuel Macron."

"Il manque de bienveillance, ce n’est pas sa plus grosse qualité. Il pense qu’être intelligent et cultivé ça suffit, mais non, il faut être attentif aux gens. Il manque de bienveillance, on peut être de droite et bienveillant, sensible à ceux qui n’ont pas la chance de vivre des vies sans trop de problèmes. Il a beaucoup changé", assure-t-il.

Un changement de comportement problématique selon l'édile héraultais, qui estime de fait que l'obtention des 500 parrainages sera, pour Éric Zemmour, une difficulté majeure.

"Je connais des gens qui lui ont promis des signatures et qui ne lui donneront pas. Aujourd’hui il aura le plus grand mal à avoir les 500 parrainages avec les duretés de son discours, ça va être compliqué auprès de certains maires", martèle-t-il, assurant que son parrainage ira à Marine Le Pen. "Je lui ai dit donc je le ferai."

Ces derniers jours, ce même Robert Ménard avait déjà souligné que la baisse d'Éric Zemmour dans les sondages pouvait être liée aux propos radicaux du polémiste. "Il a un souffle, une capacité à parler de la France, mais peut aussi blesser et diviser inutilement."

"J’essaie de faire entendre une voix raisonnable"

D'un point de vue purement politique, interrogé sur la teneur de son vote lors du prochain scrutin nationale, Robert Ménard a tenu à prendre de la hauteur. "Je n’ai pas un choix au cordeau, je ne suis pas un militant, je ne suis pas au RN, j’ai été un ami d’Éric mais je ne suis pas dans ses troupes. J’essaie de faire entendre une voix raisonnable", explique-t-il.

Cependant, selon lui, il est pour l'heure impossible que Marine Le Pen, Éric Zemmour ou même Valérie Pécresse accèdent à l'Élysée sans une aide commune .

"Je ne m’intéresse pas qu’à Zemmour ou Le Pen, on ne gagnera pas s’il n’y a pas le reste de la droite, aucun des trois ne peux gagner contre les deux autres. Aucun des trois ne peut gagner sans les deux autres, il faudra chacun qu’ils fassent un pas vers l’autre", conclut-il.
https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV