"Décor vieillot", "vol" de slogans... Les réactions des candidats à la présidentielle au meeting de Macron

Emmanuel Macron à la Défense Arena de Nanterre (Hauts-de-Seine) pour son premier meeting. - Thomas COEX / AFP
À huit jours du premier tour de l'élection présidentielle, Emmanuel Macron a tenu, ce samedi après-midi, son premier et unique meeting à Nanterre (Hauts-de-Seine), dans l'enceinte de La Défense Arena. À l'issue de deux heures et demi de discours, au cours duquel le candidat-président a essayé de remobiliser ses soutiens, ses adversaires ne se sont pas fait prier pour faire part de leur réaction.
"Un long déballage notarial"
Parmi les premiers, Yannick Jadot, le candidat EELV à l'élection présidentielle, a partagé sur Twitter un extrait d'un ancien meeting, affirmant que le chef de l'État sortant "n'a eu de cesse de souffler sur les braises de la division en méprisant les gilets jaunes, les précaires, les mesures de la convention citoyenne pour le climat et le rapport Borloo sur les banlieues".
De son côté, l'insoumis Jean-Luc Mélenchon a fustigé "un décor vieillot pour un long déballage notarial cousu de satisfécits improbables et de menaces sociales pour le futur", ajoutant avec ironie: "Si Macron est au deuxième tour, on ouvrira l'huître sans trop de peine."
Philippe Poutou s'est quant à lui étonné de voir Emmanuel Macron paraphraser Olivier Besancenot. Le président-candidat a, en effet, évoqué au sujet des Ehpad Orpéa et des personnes âgées dépendantes "nos vies, leurs vies (qui) valent plus que tous les profits", paraphrasant-là le Nouveau parti anticapitaliste (NPA), à l'époque où Olivier Besancenot prônait "Nos vies, pas leurs profits" sur son affiche lors de 2002.
"Pendant que ses copains les riches volent l'argent public, Macron nous vole nos slogans. Décidément, ces gens osent tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît", a cinglé le Bordelais, paraphrasant quant à lui la célèbre antienne des Tontons flingueurs, "les cons, ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît".
"Qu'il vienne débattre"
Si Emmanuel Macron n'a pas personnellement désigné Marine Le Pen ou Éric Zemmour, il a tout de même nommé l'extrême droite comme étant son principal adversaire. Il a également fait une allusion à peine voilée à la théorie raciste et complotiste du "grand remplacement", popularisée par l'écrivain Renaud Camus et reprise à son compte par le candidat de Reconquête, en égratignant le "grand rabougrissement".
Sur Twitter, l'ancien polémiste, qui estime que le chef de l'État sortant a "décid[é] de [l]'attaquer dans son meeting", l'a exhorté à venir "débattre". "Il lui reste 7 jours pour faire semblant d’avoir fait campagne", a-t-il ajouté.
Marine Le Pen a, de son côté, attaqué le président-candidat sur le pouvoir d'achat, l'accusant d'avoir "financé la suppression de l’ISF en taxant le carburant, le gaz, le fioul et l’électricité de tous les ménages".
Enfin, Nicolas Dupont-Aignan, candidat pour Debout la France, a taclé Emmanuel Macron, assurant ne pas vivre "dans la même France" que lui.