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Crise migratoire: Barnier et Bertrand favorables à un mur à la frontière polonaise

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Des milliers de migrants sont à la frontière de la Biélorussie et de la Pologne, aux portes de l'Europe. Face à cet afflux, la Pologne a déployé 15.000 militaires, érigé une clôture surmontée de fil de fer barbelé et approuvé la construction d'un mur à la frontière.

Face à la situation en Biélorussie, les cinq candidats à l'investiture LR pour la présidentielle plaident pour la fermeté. Alors que des milliers de migrants sont bloqués dans des conditions humanitaires désastreuses à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie, les candidats de la droite ont profité dimanche du débat sur BFMTV et RMC pour affirmer leur volonté d'être intransigeants avec le régime biélorusse d'Alexandre Loukatchentko.

"Ce qui se passe en Biélorussie est criminel. C'est une instrumentalisation délibérée du régime dictatorial" d'Alexandre Loukatchentko pour "déstabiliser l'UE", a estimé Michel Barnier, en s'interrogeant sur l'opportunité "de "traduire M. Loukatchenko devant la Cour pénale internationale".

L'ancien négociateur du Brexit a affirmé que la France a un "devoir, celui d'être aux côtés de nos amis polonais", notamment en soutenant leur volonté d'ériger un mur à la frontière. Selon lui, "nous devons aider le gouvernement polonais à construire une frontière solide".

Pour Xavier Bertrand, il faut qu'"on aide les Polonais à protéger notre frontière" car selon lui, ce "n'est pas la frontière polonaise, mais la frontière de l'Europe". Comparant la situation à celle de Calais, le président des Hauts-de-France estime qu'il "faut de l'humanité et de la fermeté". Et pour lui, "construire un mur" va en ce sens.

"Chantage migratoire"

"On ne peut pas céder au chantage migratoire d'un dictateur qui veut mettre l'Europe à genoux" car le président biélorusse "essaie de nous faire plier", a assuré Valérie Pécresse. "C'est l'existence même de l'Europe qui est en jeu", a-t-elle ajouté.

Eric Ciotti a de son côté assuré que "seule la fermeté sera gage d'humanité". Pour le député des Alpes-Maritimes, "l'Europe a le devoir de protéger ses frontières".

"Nous ne devons pas accueillir ces migrants car ce serait céder au chantage, on ouvrirait des brèches partout en Europe", or "on sait que dans ces flux migratoires de 2015 se sont insérés les terroristes du Bataclan", a-t-il affirmé.

Juvin veut suspendre les accords de Schengen

Quant à Philippe Juvin, il a estimé que la "priorité des priorités" était de "prendre en compte l'aspect humanitaire", en envoyant des "vivres et des couvertures" aux personnes sur place. Mais selon lui, cela ne doit pas empêcher d'être très ferme" car "l'espace Schengen ne fonctionne pas"

"Je veux qu'on suspende l'application des accords de Schengen, qu'on rediscute avec tous les pays qui en font partie, et qu'on fasse un Schengen 2 avec les pays qui acceptent d'avoir la même politique migratoire" a-t-il déclaré.

Le maire de La Garenne-Colombes a estimé qu'il faut être "solidaire des Polonais", et qu'il faut remettre la question de l'espace Schengen "sur la table".

Louis Augry avec AFP