Congrès LR, candidature de Zemmour, "maison commune" de LaREM: la campagne passe la vitesse supérieure

A 150 jours du premier tour de l'élection présidentielle, on commence à y voir plus clair. Et cette semaine va marquer un coup d'accélérateur: Eric Zemmour devrait se déclarer candidat, les LR auront le leur en fin de semaine, tandis que la majorité présidentielle se met, elle, en ordre de bataille.

A moins de cinq mois de la présidentielle, la semaine qui s'ouvre sera probablement l'une des plus politiques de ce début de campagne. Devraient ainsi se suivre au fil des jours la déclaration de candidature d'Éric Zemmour suivie d'un grand meeting au Zénith de Paris, la désignation du représentant de la droite après le vote des adhérents au congrès LR et la création d'une "maison commune" de la macronie pour pousser la réélection d'Emmanuel Macron... Zoom sur une semaine qui devrait permettre d'éclaircir l'horizon politique de ces prochains mois.

· Zemmour: déclaration et meeting pour faire oublier une semaine très compliquée

Après avoir multiplié les revers ces derniers jours - chute dans les sondages, abandon de soutiens de poids, doigt d'honneur à une manifestante lors de son déplacement à Marseille qui s'est globalement révélé être raté -, Eric Zemmour compte faire de la semaine qui s'ouvre sa rampe de lancement vers l'Élysée.

Au menu du polémiste vient d'abord sa déclaration officielle de candidature, après des semaines de vrai-faux suspense. L'annonce devrait intervenir entre mardi et jeudi, et sera suivie d'une interview lors d’un journal télévisé à 20h.

Le journaliste clôturera cette semaine par un grand raout au Zénith de Paris, le dimanche 5 décembre, où 5000 personnes sont attendues.

Au-delà de l'objectif de réussir à remplir l'une des plus grandes salles de la capitale, Éric Zemmour cherche aussi à mobiliser des soutiens politiques lors de ce meeting. Sans grand succès pour l'instant. Philippe de Villiers, Robert Ménard, Marion Maréchal, Gilbert Collard et Stéphane Ravier ont déjà décliné l'invitation.

· LR: un candidat pour la droite

Ce meeting d'Eric Zemmour, que certains au sein de l'état-major du futur candidat espèrent comme un tournant de la campagne présidentielle, aura lieu une journée tout pile après la désignation du candidat de la droite le samedi 4 décembre. Une façon de parasiter ce moment médiatique pour les LR, qui semblent sortir la tête de l'eau.

Alors que le nombre d'adhésions (130.000) a dépassé toutes les espérances de l'état-major du parti, cette campagne principalement axée sur la sécurité et l'immigration voit s'affronter Éric Ciotti, Michel Barnier, Valérie Pécresse, Xavier Bertrand et Philippe Juvin. Un temps grand favori, l'ex-négociateur en chef du Brexit semble désormais talonné par le député des Alpes-Maritimes.

Les deux hommes, fidèles au parti, alors que Valérie Pécresse et Xavier Bertrand ont repris leur carte il y a quelques semaines après avoir claqué la porte des LR en 2018, ont adopté deux stratégies opposées. Michel Barnier a joué la prudence pendant les débats, tandis qu'Éric Ciotti a été vu comme plus offensif.

Xavier Bertrand qui fait la course à droite dans les sondages est également en embuscade. Sa candidature, souvent considérée la plus dangereuse pour Emmanuel Macron, est suivie de près par l'Elysée. Alors que le président de la République n'a cessé de se mettre en scène dans les Hauts-de-France à ses côtés ces dernières semaines, la macronie se met en ordre de marche pour préparer la seconde candidature du chef de l'Etat.

· LaREM: une "maison commune" pour mettre sur orbite la campagne de Macron

S'il Emmanuel Macron n'est toujours pas officiellement candidat, la majorité présidentielle commence à déployer un dispositif de campagne prêt à l'usage avec le lancement d'Ensemble citoyens!.

Lancé officiellement ce lundi soir à la maison de la Mutualité à Paris, ce rassemblement de tous les partis pro-Macron qui comprend La République en marche, le Modem, Agir et Horizons, le tout jeune mouvement d'Edouard Philippe, veut montrer un visage uni. Alors que la gauche part en ordre dispersé et que plusieurs candidats de la droite et de l'extrême droite devraient être sur la ligne de départ, ce "label" aura également l'avantage de démultiplier les visages qui pourraient défendre le président en campagne dans les médias.

Pour l'heure, Emmanuel Macron fait la course en tête dans les sondages avec 25% des intentions de vote selon L'Élyséemètre de BFMTV. Très loin devant Eric Zemmour (15,9%) et Xavier Bertrand (13,4%),

Marie-Pierre Bourgeois