Meeting de Pécresse: Schiappa dénonce la "présomption d'incompétence", tout en l'attaquant sur le fond

Défendre la forme pour attaquer le fond. Après le meeting de Valérie Pécresse ce dimanche, jugé raté par les ténors de la droite, Marlène Schiappa a défendu l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy sur BFMTV-RMC ce mardi, l'estimant victime de "présomption d'incompétence".
"Les commentaires étaient très durs. Sur la forme, on en attend toujours beaucoup plus des femmes que des hommes. Je trouve qu'en général, quand il s'agit de femmes politiques, que ce soit Valérie Pécresse ou Anne Hidalgo ou d'autres, on concentre les commentaires et les analyses sur des questions de forme, de voix, d'attitude et beaucoup moins sur le fond", a jugé la ministre déléguée à la Citoyenneté.
Valérie Pécresse a de son côté répondu aux critiques sur sa prestation. "Quand Emmanuel Macron fait son premier meeting de sa première campagne il y a cinq ans, il y a un moment où il fait sa mue en direct, où il se met à crier. Est-ce qu’il a eu les mêmes critiques que moi? La vérité est toute simple, quand c’est un homme, c’est une erreur de jeunesse. Quand c’est une femme, c’est une faiblesse", a estimé la candidate sur BFMTV.
"On ne savait pas si c'était Marine Le Pen ou Valérie Pécresse"
Marlène Schiappa attaque cependant sur le fond Valérie Pécresse, qui a fortement droitisé son discours sur l'immigration dimanche.
"Il y a des moments où on ne savait pas si c'était Marine Le Pen ou Valérie Pécresse qui parlait. Ce qui m'a vraiment choquée, c'est l'expression 'Français de papier'. C'est une expression des années 1930, assez maurassienne et qui vise à dire que les Français naturalisés ne seraient pas des vrais Français. Ça renvoie à la détestable expression de 'Français de souche'. (...) J'ai un arrière grand-père italien qui est arrivé en France pour travailler et qui a eu sa nationalité française par ce biais, j'ai mal au coeur", a avancé l'élue.
Les critiques se sont multipliées pour dénoncer plusieurs expressions utilisées par la candidate LR lors de son meeting, comme celle de la notion très controversée de "grand remplacement". "C'est une erreur de prendre le vocabulaire de l'adversaire", a fustigé Jean-Pierre Raffarin, l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac sur France info ce mardi.