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Présidentielle

"Une phrase que j'ai prononcée dix fois": Pécresse assure que son utilisation du terme "grand remplacement" n'a rien d'inédit

La candidate LR a expliqué que ses propos avaient été mal compris, et assuré qu'elle ne se résignait "pas aux théories d'Éric Zemmour et aux théories de l'extrême droite".

Un terme a marqué dimanche, lors du premier grand meeting de Valérie Pécresse au Zénith de Paris: "grand remplacement". Associée à l'extrême droite, ce terme très critiqué - renvoyant à une théorie selon laquelle la population française va être remplacée petit à petit par une autre population - est surtout employé par Éric Zemmour dans cette campagne présidentielle. Mais la candidate Les Républicains Valérie Pécresse l'a aussi utilisé dimanche.

"Dans dix ans, serons-nous encore la septième puissance du monde, serons-nous encore une nation souveraine, ou un auxiliaire des États-Unis, un comptoir de la Chine, serons-nous une nation unie ou une nation éclatée? Face à ces questions vitales, pas de fatalité, ni au grand déclassement, ni au grand remplacement", a-t-elle ainsi lancé.

L'utilisation de ce terme a déclenché un flot de commentaires, pointant du doigt la droitisation du discours de Valérie Pécresse, et la reprise d'arguments d'Éric Zemmour.

"Je ne me résigne pas aux théories d'Éric Zemmour"

Interrogée à ce sujet ce lundi sur RTL, elle a expliqué ses propos, invoquant une mauvaise compréhension générale. "Cette phrase que j'ai prononcée c'est une phrase que j'ai prononcée dix fois", par exemple lors de la primaire populaire de la droite, a-t-elle assuré.

"Cela veut dire justement que je ne me résigne pas aux théories d'Éric Zemmour et aux théories de l'extrême droite parce que je sais qu'une autre voie est possible. C'est ce que j'ai dit hier et tout le monde dit le contraire et me fait dire le contraire", déclare-t-elle.

Ce n'est pas la première fois que la candidate LR est interrogée sur ce sujet au cours de la campagne, mais elle évitait jusque-là de prononcer ces mots. "Je déteste cette expression parce qu'elle donne le sentiment que tout est foutu", déclarait-elle ainsi en novembre 2021, lors d'un débat pour la primaire sur LCI. "Moi ce n'est pas ma vision de la politique, ma vision de la politique c'est une vision extrêmement volontariste. Il faut avoir le courage de dire, la volonté de faire".

De nouveau fin novembre, sur BFMTV, elle l'avait répété: "moi je déteste cette expression", ajoutant toutefois derrière que le terme renvoyait "à une réalité vécue dans un certain nombre de quartiers".

"Mettre fin à cette immigration débordante"

Si elle ne veut pas faire sienne cette expression, la candidate reste très dure sur le sujet de l'immigration qu'elle considère comme trop importante en France. Encore ce lundi sur RTL, elle exprimait sa volonté de "mettre fin à cette immigration débordante".

"L'immigration aujourd'hui a un lien avec la montée de l'islamisme et le terrorisme, parce que l'immigration a un lien avec la montée de la violence et de la délinquance", expliquait-elle sur LCI en novembre dernier.

"Il y a un lien entre immigration et terrorisme, il y a aussi un lien entre immigration, insécurité et délinquance", déclarait également Valérie Pécresse sur BFMTV fin novembre. "Ce n'est pas un signe égal bien sûr, mais c'est un lien. Maintenant il ne faut pas généraliser, c'est pour cela que la différence entre Éric Zemmour et nous, c'est que nous nous ne mélangeons pas l'islam et l'islamisme (...) "Moi ce que je dis c'est que la loi de la République c'est notre ciment, et elle est au-dessus de nos convictions religieuses".

Dans son programme pour la présidentielle, elle a ainsi prévu une loi pour "mettre en place des quotas d'accueil par métier et par pays, votés chaque année par le Parlement", mais aussi "d'intensifier immédiatement l'affrètement des avions charters d'éloignement" et d'en "finir avec le droit du sol automatique".

Salomé Vincendon
Salomé Vincendon Journaliste BFMTV