Municipales: sur quoi parient le PS, l'UMP et le FN?

Scrutin à haut risque pour le PS, à mi-chemin pour l'UMP et plein d'espoirs pour le FN. Revue des enjeux du premier tour dans les différentes familles politiques.

Une participation incertaine et un dégoût prégnant des Français face aux affaires qui touchent le monde politique fait craindre un nouveau record d'abstention aux municipales de ce week-end. Pourtant, l'UMP rêve toujours d'une "vague bleue", le PS songe à Marseille, et le Front national pense percer dans une dizaine de villes. Revue de détails de ce scrutin municipal qui ne manque pas de suspense.

> Le PS face à l'abstention et au "vote sanction"

Le parti au pouvoir remporte rarement les élections intermédiaires. Nicolas Sarkozy les avait toutes perdues, François Hollande est partie sur la même dynamique depuis mai 2012. Sa cote de popularité toujours plus basse n'arrange pas ses affaires ni celle de son camp qui préfère miser sur les enjeux locaux et sur la prime au sortant puisqu'ils dirigent 54% des villes de 10.000 habitants.

Une stratégie justifiée par le fait que la politique menée depuis l'élection présidentielle a généré du mécontentement à gauche qui "pourrait se traduire par l'abstention", prévient Yves-Marie Cann de l'institut CSA. Les études menées pour BFMTV.com par ses équipes montrent dans toutes les villes un taux de mobilisation moins fort à gauche qu'à droite.

A Paris, Lyon ou Lille notamment le PS, allié aux écologistes voire au Front de Gauche et au PCF, devrait conserver sa place tandis que dix-sept membres du gouvernement sont en lice ce dimanche. 

> L'UMP , la "vague bleue" et les affaires

Après l'affaire Copé, les enregistrements Buisson et les écoutes Sarkozy, à l'UMP la prudence est de mise. "Les gens sont exaspérés par toutes ces affaires à répétition. Cela n'aide pas", soupire un député-maire chevronné. Cela n'empêche pas le président de l'UMP, Jean-François Copé, lui-même candidat à Meaux, d'espérer une vague bleue sous forme de referendum anti-gouvernement. "Toutes les conditions sont réunies", a-t-il affirmé dimanche passé, espérant notamment emporter la majorité des villes de plus de 9.000 habitants.

> Le FN, entre records, couacs et triangulaires

Six mois après la victoire du Front national à la cantonale de Brignoles, Marine Le Pen se dit "très confiante", forte du "record" de listes déposées par son parti. Et outre des villes comme Béziers (en soutien de Robert Ménard), Fréjus, Hénin-Beaumont (Steeve Briois) ou Forbach (Florian Philippot) où les chances de succès sont réelles, le FN se rêve en arbitre au soir du premier tour. Cela pourrait notamment être le cas à Marseille.

Le Front national pourrait imposer des triangulaires, c'est possible dès 10% des suffrages, au second tour dans "150 à 200 villes", selon le politologue Bernard Sananès, au point que le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a demandé de "tout faire" pour qu'il n'y ait "aucun" maire FN.

En accédant au deuxième tour, le Front national pourrait notamment contrecarrer les ambitions de l'UMP et l'UDI dans leur stratégie de reconquête des villes perdues en 2008. Mais, le FN aura du mal à faire aussi oublier les cas de "candidats malgré eux", d'inscrits décédés et de colistiers adorateurs d'Hitler ou de Mussolini.

>> Retrouvez les derniers sondages des municipales

De vendredi à minuit, jusqu'à dimanche 20 heures, des règles très strictes s'imposent aux candidats, mais aussi aux internautes. Conformément à l'article L. 52-2 du code électoral, il est interdit de poster un commentaire pouvant influencer le vote, ou un résultat. L'amende prévue en cas de sanction est de 3.750 euros. C’est pourquoi par mesure de prévention nous fermons aux commentaires ce week-end les articles évoquant les municipales. Merci de votre compréhension.

Samuel Auffray