Municipales: Béziers ne sait quelle droite choisir

UN JOUR A - Dans une ville qui ne devrait pas échapper à la droite, le député UMP Elie Aboud et l'ancien journaliste Robert Ménard, soutenu par le FN, se disputent la succession du maire sortant.

A Béziers dans l'Hérault, le sénateur-maire UMP Raymond Couderc a décidé de laisser la main. Mais face à son successeur désigné se dresse Robert Ménard, fondateur de Reporter sans frontières et soutenu par le Front national. Le tout sous les yeux d'une gauche réduite à un rôle de figuration. Ce mercredi, BFMTV poursuit sa série "Un jour à" dans cette ville où le taux de chômage dépasse les 13%.

> Un passage de témoin à risque

Après 18 ans passés sous l’égide du sénateur-maire (UMP) Raymond Couderc, Béziers s’apprête à amorcer un tournant dans son histoire. La deuxième ville de l’Hérault (71.000 habitants) a pourtant connu des jours meilleurs: paupérisation du centre-ville, explosion du chômage, montée de l’insécurité… La situation économique et sociale s’avère préoccupante.

Rien d’étonnant, donc, à voir le candidat Robert Ménard, soutenu par le FN, en pleine ascension. Reste que l’UMP n’entend pas se laisser débordée sur sa droite, et a placé le député Elie Aboud en tête de liste pour sauver le navire.

> Le FN en embuscade

En janvier dernier, Marine Le Pen affirmait avoir "de grandes espérances" pour la ville de Béziers, via la candidature de Robert Ménard. "Compte tenu des résultats que le FN a pu obtenir par le passé et du soutien qui est apporté à Robert Ménard dans cette candidature, il y a un vrai suspense", avait-elle déclaré. Un récent sondage place cependant l’ancien journaliste en deuxième position au second tour, assez largement distancé par son adversaire UMP (40% contre 34%).

> Elie Aboud, le favori

Député entre 2007 et 2012, Elie Aboud perd son siège de justesse, emporté par la vague rose des législatives. Mais il le récupère six mois plus tard, cette fois-ci largement, après des élections partielles et six mois de gouvernement socialiste. Conseiller municipal de Béziers depuis 1995, ce soutien de Jean-François Copé est favori pour prendre la succession de Roger Couderc, le maire sortant.

> Robert Ménard, l'énigme

L’ancien patron de Reporters sans frontières, qui mène une liste sans étiquette, est soutenu par le FN, Debout la République, et le Rassemblement pour la France. Une alliance des genres ayant pour effet de faire grimper les intentions de vote en sa faveur, même s’il apparaît légèrement en retrait par rapport au candidat UMP.

Bitterois d'adoption, passé par la LCR et le PS, Robert Ménard a surpris en annonçant sa candidature "anti-système". Il pourrait par ailleurs payer son faible ancrage politique local, qui tranche avec sa réputation au niveau national.

> Jean-Michel Du Plaa, pour l’honneur

Vainqueur de la primaire ouverte du PS, Jean-Michel De Plaa mène une liste de rassemblement PS-EELV-PRG. Ce sera vraisemblablement insuffisant pour jouer des coudes face aux deux autres candidats, dans une ville très fortement ancrée à droite. L’objectif sera donc de réaliser le meilleur score possible pour tenter de grappiller quelques sièges au conseil municipal.

En 2008, Raymond Couderc l’avait emporté au premier tour, avec 52,07% des voix. Jean-Michel Du Plaa avait pris la deuxième place (24,21%), devant Alain Ricard (FN, 10,7%).

Lors de l’élection présidentielle de 2012, la ville n’avait pourtant pas plébiscité Nicolas Sarkozy, qui n’avait obtenu "que" 53,17% des voix. La différence était plus marquée en 2007, où le futur chef de l’Etat avait raflé près de 60% des suffrages.

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Yann Duvert