Élections Européennes
Elections européennes

"Après les européennes, discutons tous": Hamon répond à la main tendue de Mélenchon

placeholder video
Invité de notre antenne ce jeudi matin, le chef de file de Génération.s a répondu à la proposition de Jean-Luc Mélenchon de créer une "fédération populaire".

On repart pour un tour? Invité ce jeudi matin de notre antenne, Benoît Hamon a été interrogé au sujet de la "fédération populaire" évoquée par Jean-Luc Mélenchon dans les colonnes de Libération. Une sorte d'union de la gauche, énième mouture, qui n'a jamais été aussi inexistante qu'à l'occasion de ces élections européennes: pas moins de cinq listes se revendiquant de la gauche s'y présentent, parmi lesquelles Génération.s. 

"Après les européennes, discutons. Tous", a exigé Benoît Hamon, aujourd'hui crédité de 3% d'intentions de vote dans la plupart des sondages, plusieurs points derrière le Parti socialiste (allié à Place publique et Nouvelle donne), La France insoumise et Europe Écologie-Les Verts. Il reconnaît d'ailleurs n'avoir plus "aucun espoir" de rallier qui que ce soit d'ici l'échéance du 26 mai. D'où cet engagement à peu de frais.

"Que toute la gauche et les écologistes discutent, et qu'on se mette autour d'une table, plutôt que de rester, les uns et les autres, à nager dans nos couloirs de nage respectifs, à expliquer qu'on est les meilleurs", a-t-il développé.

"L'alternance doit être la gauche"

S'il n'indique pas quelle forme il aimerait donner à cette éventuelle alliance avec les autres formations que compte la gauche, Benoît Hamon partage "le constat qu'en 2022, l'alternance à Emmanuel Macron, ce doit être la gauche et pas l'extrême droite". Pas difficile de trouver un point d'accord là-dessus avec son homologue de LFI.

Estimant que le risque d'une victoire de Marine Le Pen à la prochaine présidentielle est "extrêmement concret", l'ex-socialiste veut croire que la gauche saura être plus convaincante qu'elle sur la question sociale. 

"Qui répondra à la question des services publics, des hôpitaux publics, de l'ensemble de ce qui était ce modèle français qui en train de s'effondrer, par la volonté du président de la République? Mme Le Pen? Elle n'y croit pas, elle n'y a jamais cru", a-t-il taclé. 

Seulement voilà, comme le note d'ailleurs Benoît Hamon lui-même ce jeudi, "il manque une incarnation et un projet politique" pour unifier la gauche. "Ce projet politique, discutons-en", poursuit-il, sans préciser si ce projet pourrait s'appeler "l'Avenir en commun", socle programmatique de LFI. 

Interrogé dans Libération, le patron de Génération.s a assuré ne jamais vouloir fermer "la porte à l'unité". Évoquant la "différence stratégique majeure" entre lui et Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon affirme que celui-ci "bouge, avec prudence, mais bouge". Un air qui, malgré de nouvelles notes, ressemble furieusement à celui qui a ponctué la dernière campagne présidentielle, lors de laquelle les deux anciens camarades n'ont jamais su se retrouver.

Jules Pecnard